Mercredi sur France 24, Denis Mukwege s’est montré sans gants. Le Prix Nobel de la paix 2018, déçu de la récente sortie de Kabila, a demandé des comptes à l’ancien Président pour son « deal à l’africaine » qui a propulsé Félix Tshisekedi au pouvoir en 2019.
Mukwege a rappelé que l’actuel Président de la République n’avait pas remporté, selon lui, l’élection de décembre 2018 mais a été choisi par Kabila qui semble aujourd’hui s’inscrire dans une démarche de vouloir récupérer « son » strapontin.
« Est-ce que le Congo appartient à des individus ? Il devrait d’abord présenter les excuses aux Congolais puisque je crois que ce qu’il s’était passé n’était pas normal », a-t-il déclaré.
Mukwege n’a jamais digéré que le vote populaire soit détourné par deux « individus » dans le cadre d’un accord dont le contenu n’a jamais été dévoilé. Alors que Kabila a promis de parler de cet épisode au moment opportun, Mukwege estime qu’il vient une fois de plus de louper une opportunité de tout déballer.
Dès lors, le Nobel de la paix est d’avis que Kabila n’avait pas de critique à faire même s’il lui reconnait un « bilan brillant ». En ce qui concerne Tshisekedi, Mukwege déplore un « bilan désastreux » qui, cependant devrait également être assumé par Kabila qui « est celui qui l’a choisi ».
« Probablement que Félix Tshisekedi faisait tout simplement le programme qu’on lui a demandé de faire puisque je ne vois pas beaucoup de différence entre ce que Kabila faisait et ce que Félix est en train de faire », a-t-il ironisé.
Toutefois, Mukwege a reconnu que sous Tshisekedi, la corruption a pris des dimensions très inquiétantes. Sur l’aspect sécuritaire, « l’homme qui répare les femmes » a noté un « échec cuisant » de Félix Tshisekedi, malgré la « militarisation de l’Est ».
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