La RDC est « surprise » par l’appel à la « désescalade » d’Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine qui a évoqué des « relations tendues » entre Kinshasa et Kigali.
Mercredi au cours du briefing presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a été direct envers les Etats-Unis, laissant entendre qu’ils servent de « caisse de résonance » au Rwanda dans la situation sécuritaire précaire dans la partie Est de la RDC.
Patrick Muyaya a estimé qu’il n’y a pas « matière à désescalade » puisque la frontière entre les deux pays est tenue par la Force régionale.
Patrick Muyaya est d’avis qu’un besoin de communication entre Kinshasa et Washington se fait sentir alors que, selon lui, les Américains « font le relais de la propagande rwandaise ».
« Ils sont dans une stratégie pour dire que la RDC se prépare à attaquer le Rwanda », a-t-il déploré.
Comme lui, l’armée congolaise a également condamné ce « prétexte » des Américains qui « répercutent la propagande rwandaise » pour justifier l’agression. « Les FDLR ne constituent plus une force de guerre. Ce n’est pas une menace sérieuse pour le Rwanda qui l’utilise pour agresser notre pays », a dénoncé Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
« Ça fait cinq semaines que les matériels de précantonnement sont bloqués à Goma parce que la coalition M23-RDF ne veut pas souscrire à un schéma qui était communément convenu », a déploré Patrick Muyaya.
Selon lui, Kinshasa tient à restaurer l’intégrité de son territoire, notamment en usant pleinement des voix diplomatiques, contrairement au Rwanda, impliqué dans « des exactions ».
Mardi, Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a eu une discussion « productive » avec le président rwandais Paul Kagame. Washington se refuse de reconnaitre la responsabilité de Kigali dans la « situation volatile » dans l’Est de la RDC. Les Etats-Unis prônent une issue pacifique au conflit alors que Kinshasa accuse son voisin d’être à la base de sa déstabilisation pour des « raisons économiques ».
Yvette Ditshima