Le débat autour de l’adoption d’un système fédéral en République démocratique du Congo continue de diviser la classe politique et sociale. Tandis que certains acteurs se montrent favorables, d’autres appellent à la prudence.
C’est le cas de l’organisation citoyenne Alternance laïque, engagée pour la refondation totale de l’État (ALERTE-RDC), qui appelle la population congolaise à faire preuve de vigilance face aux propositions susceptibles d’engendrer des conséquences néfastes.
Dans un message adressé à l’opinion, son administrateur principal, Jeef Pambi, estime que le moment choisi pour relancer cette réflexion n’est pas approprié, compte tenu des nombreux défis que traverse encore le pays.
« Basculer aujourd’hui vers le fédéralisme ne serait autre qu’un aveu d’échec, d’incompétence et d’incapacité de la classe politique congolaise à apporter des solutions idoines aux problèmes de la nation », a-t-il déclaré.
Pour cette organisation de la société civile, les priorités du moment sont ailleurs : entre la guerre à l’est, les crises socioéconomiques persistantes et le besoin urgent de rétablir la paix sur l’ensemble du territoire, le fédéralisme n’apparaît pas comme une réponse immédiate aux attentes de la population.
« Au peuple souverain d’en tirer les leçons et d’assumer les conséquences qui en découleront », a conclu Jeef Pambi.
Le débat a récemment été ravivé par une proposition d’Olivier Kamitatu, ancien ministre et directeur de cabinet de Moïse Katumbi, qui plaide pour un système fédéral face, selon lui, à l’échec de la gouvernance centralisée. Il pointe notamment la mauvaise gestion des ressources naturelles, les conflits armés récurrents, la pauvreté persistante et les inégalités grandissantes comme autant de signes de la nécessité d’un changement de modèle.
Hugo Matadi