Trois ans après, le procès de François Beya, conseiller spécial du chef de l’Etat, a repris avec une sentence attendue sous peu.
La Haute cour militaire annonce une audience ce 31 juillet dans l’affaire de François Beya, l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité.
Selon l’extrait de rôle parvenu à Infos.cd, il sera question, au cours de cette audience en continuation, de passer à l’étape des plaidoiries des avocats de la défense.
Au vu de la tournure des évènements, plusieurs indices laissent entrevoir une fin heureuse pour le sécurocrate.
1. Seulement une année de prison requise
Aussi curieux que cela puisse paraître, l’auditeur général qui le poursuit n’a requis qu’une année de prison contre le « Fantomas », dont six mois avec sursis, selon RFI. Et pourtant, les accusations portées contre lui sont graves : « complot contre la vie ou la personne du chef de l’État et pour outrage au président de la République ». Ces infractions pourraient meriter jusqu’à la peine de mort, selon un juriste contacté par Infos.cd.
2. Le procès se déroule sans l’accusé
Selon le même juriste, le procès au pénal requiert la présence physique de l’accusé. Or, c’est sans François Beya que la réouverture de l’affaire a été décidée. A l’étranger depuis trois ans – officiellement pour des raisons de santé –, il ne compte pas non plus revenir pour le 31 juillet et seuls ses avocats seront devant le juge. En cas d’absence de l’accusé, on devrait le juger par défaut, comme c’est le cas du procès de Joseph Kabila ouvert le vendredi dernier devant la même Haute cour militaire, rappelle notre source.
« Tout ceci laisse l’impression que politiquement, le terrain a été déblayé pour François Beya », commente-t-elle.
3. Les preuves ne seraient pas solides
Selon les éléments d’audition de François Beya à l’Agence nationale des renseignements (ANR) révélés par Jeune Afrique au moment de son arrestation, rien de sérieux n’a été retenu comme preuve des accusations, à part un risible audio WhatsApp dans lequel il serait en train de se moquer de lq la préférence culinaire du président : le « fufu ».
François Beya serait victime d’une guerre de palais, selon ses proches, notamment face au patron de l’ANR de l’époque.
4. Comme Biselele
Avant Beya, un autre homme fort des premières années de la présidence de Félix Tshisekedi est aussi passé des accusations graves à l’acquittement. Il s’agit de Fortunat Biselele, ancien conseiller privé du chef de l’État, acquitté en août 2023 par le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe « faute de preuves » étayant les accusations du ministère public qui l’accusait de « trahison et d’intelligence avec le Rwanda ».
5. Si condamné, pas de prison
Si jamais la Haute cour militaire épousait le réquisitoire de l’auditeur d’une année de prison dont six mois en sursis, François Beya ne pourra pas faire la prison. Arrêté le 5 février avant de quitter le pays en août 2023, il aura déjà consommé ses six mois de détention entre les locaux de l’ANR et la prison de Makala.
Infos.cd