Le Prix Nobel de la paix , Denis Mukwege s’insurge contre l’occupation de Goma par l’armée rwandaise.
Dans une déclaration, il a appelé à l’arrêt des massacres des Congolais et dit espérer au retour de la paix.
Pour lui, cette horrible boucherie humaine enregistrée à Goma avec 773 corps sans vie dénombrés et d’autres qui joncheraient encore les avenues, en état de décomposition avancée à côté de 3000 blessés, sans assistance suffisante ni efficace, selon le rapport de l’OMS, vient alourdir les statistiques de plus de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants tués depuis trois décennies dans ces guerres sans fin imposées au peuple congolais.
Il a mis en garde en rappelant qu’ »une fois de plus, la communauté internationale ne dira pas qu’elle ne savait pas. »
Il a rappelé des rapports de l’ONU qui pointent du doigt depuis des années la responsabilité du Rwanda dans l’organisation et la conduite de ces guerres, « mais à ce jour, rien de significatif n’a été fait pour arrêter ces graves violations du droit international et humanitaire. »
Denis Mukwege a dit regretter de constater que « tout au contraire, l’Union Européenne et plusieurs pays occidentaux ont maintenu leur coopération avec le Rwanda et continuent à financer indirectement, à coup de millions de dollars, ses expéditions guerrières et mortifères en RDCongo ainsi que le pillage de ses ressources minières. »
Pour arrêter ce qu’il qualifie de catastrophe, Denis Mukwege a estimé qu’ »il y’a urgence à couper l’aide militaire et financier au Rwanda et de lui imposer des sanctions économiques. »
Dans la foulée, le Prix Nobel de la paix a indiqué qu’il est plus qu’urgent de mettre en œuvre les recommandations de l’Accord-Cadre de la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la région, dit Accord-Cadre d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013 par 11 pays dont la RD Congo, Rwanda, Burundi, Ouganda, Angola, Tanzanie, Zambie, Soudan du Sud, République centrafricaine rejoints par le Kenya et le Soudan le 31 janvier 2014 ainsi que l’ONU , l’Union africaine , la CIRGL, la SADC et parrainé par l’Union européenne, les Etats- Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et la France, qui avait déjà jalonné le chemin d’une paix juste et durable dans la sous-région des grands lacs africains.
Les rebelles du M23 contrôlent la ville de Goma depuis plus d’une semaine. Quelques jours après avoir pris le contrôle du chef-lieu du Nord-Kivu, ils ont annoncé « un cessez-le-feu » unilatéral dès ce 4 février. Les communautés régionales de l’Afrique australe (SADC) et de l’Afrique de l’Est se réunissent en sommet extraordinaire.
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