Le gouvernement va bientôt prendre des sanctions après la diffusion des informations faisant état de la hausse du taux de viol dans les camps des déplacés à Goma.
Jeudi, au cours du briefing presse, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a fait savoir que la situation de ces déplacés est traitée « de manière prioritaire », malgré « toute la pression » exercée sur le gouvernement.
En début de mois, TV5 monde Afrique avait révélé des « agressions » perpétrées par des « hommes armés », militaires comme miliciens, contre les habitants de ces camps.
Selon Brian Moller, coordinateur des urgences de MSF à Goma, cité par l’AFP, « environ 70 femmes victimes d’agressions sexuelles (soit plus de 2 000 par mois), se présentent dans les structures que nous avons mises en place ». L’humanitaire est convaincu que « ces chiffres ne représentent qu’une partie de la réalité, puisqu’il s’agit uniquement des consultations réalisées dans les sites où MSF intervient ».
Pour mettre fin à cette vague infernale, Patrick Muyaya a annoncé des « sanctions » contre les auteurs de ces actes après les rapports des commissions d’enquête mises en place par le ministre de la Défense.
« Ces commissions travaillent à identifier et à sanctionner tous ceux qui sont responsables de ces cas de viols et de violences dans ces camps de déplacés », a annoncé le porte-parole du gouvernement.
« La meilleure solution qu’on puisse offrir à ces déplacés, c’est de les ramener d’où ils sont venus. Ils doivent s’enrôler et voter », a-t-il poursuivi.
Le porte-parole a par la suite regretté cependant que les affrontements actuels dans ces zones « compliquent davantage ces retours ». En attendant ce probable rapatriement, le gouvernement dit être à l’écoute de ces déplacés via le ministère des Affaires humanitaires « avec l’appui de certaines organisations non-gouvernementales » et ce, malgré « le difficile dialogue ».
Kinshasa dit ne comprend que ces « partenaires extérieurs » préfèrent « soulager la misère » alors que leurs gouvernements ont « les capacités d’agir puissamment sur le gouvernement rwandais qui est à la base de cette situation ».
Yvette Ditshima