Le président Tshisekedi tient son cinquième exécutif depuis le 7 août. Après Ilunkamba, Sama I, II et Suminwa I, place désormais à l’équipe Suminwa II.
En six ans, près d’une centaine d’hommes et femmes sont passés au gouvernement mais plusieurs ont traversé le temps, devenant carrément des « indéboulonnables » au sein de l’exécutif national.
Bussa, 9 ans sans discontinuité
Le premier d’entre eux est sans nul doute Jean-Lucien Bussa. Sa longévité est même supérieure à celle du président. Arrivé au gouvernement en décembre 2016 quand il est nommé ministre du Plan sous Badibanga, l’ancien du Mouvement de libération du Congo (MLC) s’est installé durablement. Badibanga parti, il a glissé au Commerce extérieur sous Tshibala. Un fauteuil qu’il a conservé quatre gouvernements durant, traversant tour à tour Ilunkamba, Sama I puis Sama II avant de passer au Portefeuille à l’annonce du gouvernement Suminwa I.
Dans Suminwa II, Jean-Lucien Bussa a été nommé ministre de l’Aménagement du territoire, prolongeant ainsi son séjour gouvernemental déjà long de 8 ans et 8 mois.
Kibassa, toujours là malgré le RAM
Par ailleurs, ils sont au total cinq à ne jamais avoir quitté le gouvernement depuis que Félix Tshisekedi est chef de l’Etat.
Le premier sur la liste est Augustin Kibassa. Après avoir soutenu le candidat Tshisekedi à la présidentielle de 2018, le leader de l’ « autre » UDPS s’est vu récompenser en devenant ministre des Postes, téléphones et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC). Malgré les tempêtes des changements de nomenclature et la polémique RAM, Kibassa a survécu dans ce secteur. Désormais à la tête du nouveau ministère de l’Économie du numérique, ce « beau-frère » du président poursuit son séjour.
Molendo, le bulldozer qui ne bouge pas
Autre « indéboulonnable », Aimé Molendo Sakombi. Proche de Vital Kamerhe, il a été nommé ministre des Affaires foncières sur le quota CACH en 2019.
Il y a passé 5 ans avant de migrer aux Hydrocarbures en 2024. Il s’occupera désormais des Ressources hydrauliques et électricité.
Mazenga, le nouvel ami de Fatshi
Devenu très proche du président Tshisekedi par un concours des circonstances, Didier Mazenga qui a, au passage, récupéré la direction du Parti lumumbiste (PALU), n’a jamais quitté le gouvernement sous Fatshi, a été tour à tour ministre des Transports, de l’Intégration régionale, du Tourisme.
Pour la troisième fois en 5 gouvernements sous Fatshi, il revient à l’Intégration régionale.
Paluku, un habitué de longs bails
Julien Paluku et Didier Budimbu sont les deux autres « indéboulonnables » de Tshisekedi. Le premier, nommé ministre de l’Industrie sous Ilunkamba dans le quota FCC, a conservé son poste sous Sama après avoir retourné sa veste, ralliant l’Union sacrée comme la majorité de ses pairs qui ont abandonné le camp de Joseph Kabila.
Pari gagnant, puisqu’il a passé cinq ans à ce poste avant d’être envoyé au Commerce extérieur en 2024 où il a d’ailleurs été maintenu. L’ancien gouverneur du Nord-Kivu est un habitué de longs bails. De 2007 à 2019, il a dirigé cette province durant 12 ans sous Joseph Kabila.
Budimbu, le « génie blanc »
Didier Budimbu, lui a commencé au bas de l’échelle, nommé vice-ministre de l’EPST en 2019. Après le divorce FCC-CACH, ce proche de Denise Nyakeru a gagné en influence pour se retrouver au cœur de la gestion.
De 2021 à 2024, il a été à la tête des Hydrocarbures avant d’être envoyé aux Sports où il a également été maintenu.
Irène Esambo, l’invisiblement présente
Sur la liste des « indéboulonnables » de Fatshi, Irène Esambo est aussi comptée, parfois même oubliée.
FCC-CACH ou pas, remaniement ou pas, contestation ou pas, la ministre déléguées en charge des personnes vivant avec handicap ne bouge pas. Déjà plus de six ans à ce poste.
Les revenants
D’autres ministres ont quitté la barque, le temps d’un gouvernement, avant de revenir durablement. Acacia Bandubola, nommée ministre de l’Économie nationale en 2019, a disparu des radars durant les quatre ans de règne de Sama Lukonde. Depuis Suminwa, elle est rentrée aux affaires, d’abord aux Affaires foncières et maintenant aux Hydrocarbures.
José Mpanda, par contre, n’a eu qu’un court break. Ministre de la Recherche scientifique entre 2019 et 2023, puis de l’Agriculture jusqu’en 2024, il retrouve désormais le ministère de la Poste et télé-communications, après une année sabbatique.
Infos.cd