Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi en marge de la 62e assemblée plénière de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), le secrétaire général de l’institution, l’abbé Donatien N’shole, a exprimé des réserves sur l’efficacité des processus de paix en cours pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« Ces pourparlers ne prennent pas en compte les défis internes, qui sont aussi fondamentaux. On peut trouver une solution à gauche ou à droite, mais s’il n’y a pas de consensus interne, demain il y aura d’autres groupes armés », a-t-il averti.
L’abbé N’shole a également dressé un constat préoccupant de l’évolution de la situation sécuritaire.
« La crise ne fait que s’accentuer, à la grande désolation du peuple », a-t-il constaté.
Depuis janvier, les villes de Goma et Bukavu, chefs-lieux respectifs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sont en partie sous occupation des rebelles du M23/AFC. Plusieurs initiatives ont été engagées ces derniers mois pour tenter d’apaiser les tensions dans la région, avec l’implication de partenaires internationaux tels que les États-Unis, le Togo et le Qatar. Dans ce cadre, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont rencontrés à Doha, une rencontre suivie de discussions entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement rebelle AFC/M23. Ces échanges ont abouti à une déclaration conjointe.
À Kinshasa, certaines figures de l’opposition, notamment Martin Fayulu et Moïse Katumbi, plaident quant à elles pour un dialogue interne, sous l’égide des Églises catholique (CENCO) et protestante (ECC).
Jevic Ebondo