Jeudi lors d’un briefing tenu avec le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, le vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a partagé ses réserves concernant l’exécution de la peine de mort en République démocratique du Congo.
« Les peines sont prononcées parce qu’elles se retrouvent dans un texte. Il n’y a pas de peine sans lois ; nous sommes un État de droit », a-t-il affirmé.
Cette déclaration intervient dans un contexte où le gouvernement, par le biais du ministre de la Justice Constant Mutamba, a récemment annoncé l’exécution de la peine de mort, notamment pour les cas liés au banditisme urbain (phénomène kuluna) et à la trahison au sein de l’armée.
À propos de l’opération « Ndobo », initiée pour traquer les délinquants urbains, notamment les kulunas semant la terreur dans les quartiers de Kinshasa, Shabani a rapporté des avancées concrètes. Après des inspections dans 7 des 24 communes de la capitale, 784 suspects ont été arrêtés. Ils devront répondre de leurs actes devant leurs juges naturels.
L’annonce de la reprise des exécutions pour des crimes spécifiques a soulevé des inquiétudes. Si le gouvernement justifie cette mesure par un besoin urgent de restaurer l’ordre face à l’escalade du banditisme, des voix s’élèvent contre cette pratique.
La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a vivement critiqué cette décision, la qualifiant de « recul dans la protection du droit à la vie » et de violation des engagements internationaux de la RDC en matière de droits humains. La CNDH plaide pour des alternatives, comme l’adhésion au Deuxième Protocole Facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant l’abolition totale de la peine de mort.
Jevic Ebondo