Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a procédé, mercredi, à un vaste réaménagement de son gouvernement provincial et de son cabinet. Si ce remaniement s’inscrit, selon lui, dans une logique d’« efficacité et de renforcement de l’action publique », il suscite déjà une vive polémique : aucune femme ne figure parmi les dix ministres nommés.
Selon l’arrêté, dix portefeuilles ont été attribués à autant d’hommes, répartis entre différents secteurs clés du gouvernement provincial. Alain Tshilungu hérite des Infrastructures, Travaux publics et Urbanisme ; Jésus-Noël Sheke wa Domene prend en charge le Plan, le Budget et la Fonction publique ; Jeannot Canon Larose s’occupe de la Sécurité publique et des Affaires coutumières ; tandis que Magloire Kabemba Okandja dirigera les Finances, l’Économie et le Numérique.
S’ajoutent Léon Mulumba Mwana Nshiya à l’Environnement, Thierry Tshitenga Kabuya à l’Éducation, Bob Amisso Yoka à la Jeunesse et aux Sports, Fiston Lukwebo Musengo au Commerce et à l’Entrepreneuriat, Jackson Mpunga Tshimakinda à l’Agriculture, et enfin Patricien Gongo Abakazi à la Santé et à la Communication.
Ce gouvernement exclusivement masculin marque une rupture avec la précédente équipe, qui comptait une femme, Yvette Tembo, alors ministre provinciale de l’Économie et des Finances. Sa non-reconduction apparaît pour certains comme un recul dans la représentation féminine au sein de l’exécutif kinois.
Un gouvernement qui contraste avec les engagements pris par le président de la République en matière de promotion du genre et de représentation des femmes dans les institutions publiques. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer cette absence de parité, dans une capitale où les femmes occupent pourtant une place centrale dans la vie économique, sociale et culturelle.
Seule note féminine parmi les nouvelles nominations : Marilyn Yema Mputu, désignée Directrice de cabinet adjointe en charge des questions économiques, financières et du numérique.
Daniel Bumba avait promis, à son arrivée à l’Hôtel de Ville, de placer son action sous le signe de la rigueur et de l’inclusion. Ce remaniement, s’il marque un tournant dans la composition de son équipe, risque aussi d’ouvrir un débat sur la place des femmes dans la gouvernance provinciale à Kinshasa.
Yvette Ditshima