Après la validation de son mandat par le président de la République et la publication ce jeudi de son équipe gouvernementale, le nouveau gouverneur de Kinshasa s’apprête à se mettre effectivement au travail.
Dès ce vendredi, il sera devant l’Assemblée provinciale pour faire valider son programme. L’organe délibérant pourrait en même temps investir son gouvernement.
1. Insalubrité
Dans une ville-province où tout est à refaire, quelles peuvent être les priorités du successeur de Gentiny Ngobila qui aura laissé un bilan mitigé ? Le premier problème de Kinshasa qui saute aux yeux est sans doute l’insalubrité. L’absence d’une politique sérieuse et cohérente de gestion des déchets et d’entretien de la ville a contribué à faire compter la capitale de la République démocratique du Congo parmi les villes les plus sales au monde. Dans une ville qui produit plus de 1500 tonnes de déchets par jour, il sied de trouver un mécanisme urgent pour les évacuer. Daniel Bumba va-t-il s’appuyer sur l’entreprise turque Albayrak qui a signé un contrat de gestion de déchets avec le gouvernement Ngobila ou va-t-il proposer une autre recette ? Ses premiers pas à la tête de la ville seront scrutés sur ce point.
2. Insécurité
La question de l’insécurité, avec le sempiternel phénomène Kuluna, reste également un grand défi. Comment compte-t-il collaborer avec les services de sécurité pour juguler ce qui se répand dans pratiquement toutes les communes ? Le dernier spectacle en date d’une rixe entre Kuluna a eu lieu il y a deux semaines en pleine Gombe, devant le Palais de la justice. Le ministre national sortant de l’Intérieur avait initié en avril dernier l’opération « Panthère noire » vise à combattre le banditisme et la criminalité qui sévissent dans plusieurs villes à travers le pays. Mais cette opération est fragilisée par des dérapages constatés dans le chef des éléments de la police. Début mai, dans la commune de Kalamu, une dame et son fils de 25 ans ont été sommairement exécutés par des éléments cagoulés, lesquels ne feraient pas partie de la police, d’après le démenti de Peter Kazadi.
L’autre cas d’insécurité à combattre reste des kidnappings dans des taxis.
3. Constructions anarchiques
Daniel Bumba prend ses fonctions en pleine saison sèche. Mais dans deux mois, ce sera le retour des pluies. Et comme très souvent, Kinshasa pleurent des morts suite aux inondations et autres glissements de terrain. La lutte contre des constructions anarchiques devrait à ce titre être un axe important de sa gouvernance.
4. Embouteillages
Des marchés et garages pirates, qui contribuent à l’insalubrité de la ville et des embouteillages, restent un défi. L’un des moyens efficaces de réduire tant soit peu des embouteillages reste également la construction des routes secondaires, question de désengorger des principales artères. Construire des routes ne suffit pas. Encore faut-il que ces routes soient de qualité et donc durables. Plusieurs routes réhabilitées à Kinshasa n’ont de durée de vie que très limitée. Le cas notamment de l’avenue ex-Bokasa ou encore Bongolo qui sont aujourd’hui méconnaissables malgré leurs récentes réhabilitations. La faute à un travail bâclé des entreprises chargées d’exécuter les projets routiers, mais aussi au manque d’entretien régulier et à temps des canalisations.
5. Transport en commun
Que dire de la problématique du transport en commun ? La grille tarifaire du gouvernement provincial n’est plus respectée par des opérateurs qui taxent les Kinois selon leurs humeurs. Dans une ville de plus de 12 millions d’habitants, diversifier les moyens de transport devient une obligation. Daniel Bumba sera particulièrement observé dans sa capacité à faciliter l’effectivité du projet ambitieux de Métro Kin légué par son prédécesseur. Il y a aussi cette possibilité d’ exploiter le fleuve Congo dans sa partie navigable reliant Gombe à l’Est de la ville.
Infos.cd