Face aux embouteillages dans la capitale congolaise, le gouvernement provincial de Kinshasa envisage la mise en place d’une circulation alternée pour les véhicules, en fonction de la parité des plaques d’immatriculation.
Ainsi, les véhicules avec un chiffre impair à la fin de leur numérotation, circuleraient les jours impairs : lundi, mercredi et vendredi. Ceux avec un chiffre pair devraient circuler les jours pairs : mardi, jeudi et samedi. Le dimanche n’est pas concerné par cette mesure.
Par ailleurs, les camions de plus de 20 tonnes transportant notamment des matériaux de construction, des boissons, du bois ou encore les bétonnières ne seront autorisés à circuler qu’entre 22 h et 5 h du matin.
Cette mesure, encore en étude, mais dont le contenu a fuité, fait déjà grand bruit. Si l’exécutif provincial justifie ces restrictions par le besoin urgent de désengorger les artères principales et de réduire les retards liés aux bouchons, des questions demeurent quant à son impact.
« Tâtonnement »
D’après Lemuel, un conducteur rencontré sur le boulevard du 30 juin, cette unième mesure démontre le « tâtonnement » du gouverneur, qui semble dépassé par la situation.
« Le gouverneur de la ville ne fait que tâtonner. Cette mesure intervient après la circulation alternée sur plusieurs artères de la ville, une mesure qui n’a fait qu’aggraver la situation. Il est difficile aujourd’hui de se mouvoir. Il faut parfois trois à quatre heures pour parcourir en voiture six kilomètres. Ceux qui marchent à pied vont plus vite », déplore-t-il.
Le gouverneur accusé de copie collée.
« Les pays qui appliquent la circulation alternée disposent de plusieurs moyens de transport, notamment le métro, le covoiturage, l’avion etc.. le gouverneur veut copier une réalité étrangère sans tenir compte du contexte kinois », fustige Jean-Marc, un autre conducteur rencontré sur le boulevard.
De son côté, un conducteur d’un poids lourd critique une décision « irréfléchie ». « Nous irons livrer dans des magasins à des heures tardives avec quelle garantie de sécurité ? », interroge-t-il.
Cephas Kabamba