A partir du moment où ces prélats et pasteurs ont visité des pays de la région, lors des consultations, l’hospitalité de ces Etats là n’a rien de surprenant. Même si l’un d’eux s’appelle le Rwanda.
Dans l’art de la diversion, pour ne pas dire de la distraction, les Congolais sont-ils inégalables ? Au moment où la survie de toute une nation est menacée par une guerre d’agression dans sa partie orientale, au moment où les efforts diplomatiques et politiques méritent un appui tous azimuts car seuls moyens efficaces au vu de la réalité de terrain, de faire taire les armes, voilà qu’un vilain débat s’invite dans l’opinion : les délégations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) ont-ils ou non reçu un soutien financier du Rwanda ? Tout est parti d’une interview que Mgr Fulgence Muteba, président de la Cenco, a donnée la semaine dernière à Jeune Afrique, au cours de laquelle il a évoqué un appui du gouvernement rwandais lors de leur séjour à Kigali. Et les détracteurs de leur démarche– pacte social pour la paix et le bien vivre-ensemble en RDC et dans la région des Grands lacs – ont crié au scandale et ils n’entendent recevoir des explications de personne.
Donatien Nshole et Éric Nsenga, porte-paroles respectifs de deux confessions religieuses, ont beau faire le tour des plateaux de télévision pour tenter de réexpliquer la pensée de Mgr Fulgence Muteba, peine perdue : ils ne seront pas écoutés.
Que des énergies et du temps perdus pour un faux débat. A partir du moment où ces prélats et pasteurs ont visité des pays de la région, lors des consultations, l’hospitalité de ces Etats là n’a rien de surprenant. Que leurs protocoles d’Etat réservent aux hôtes des chambres d’hôtel et moyens de déplacement, rien de choquant, même si le pays s’appellerait le Rwanda, soutien confirmé des rebelles du M23.
Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, n’avait-il pas raison, quand il invitait le député agité Éliezer Ntambwe, lorsque dès le départ, il tentait de discréditer la démarche de l’ECC et de la CENCO, de quitter les émotions ? Décidément, ils sont nombreux, ces prétendus « patriotes » à deux balles, qui n’ont jamais quitté l’émotion. Or, pour mener une telle démarche consistant à rapprocher des belligérants, la hauteur est une qualité sacrée pour un facilitateur. Ce dernier n’a pas pour rôle de râler, de faire la grosse tête, d’agir par émotion. Mais d’opérer une rupture épistémologique, une attitude pas donnée à tout le monde. Bouder un hôtel ou encore un véhicule du gouvernement de Kigali, n’est en rien un acte patriotique. Bien au contraire.
Infos.cd