Le concert « Solidarité Congo », prévu le 7 avril à l’Accor Arena à Paris pour soutenir la population congolaise touchée par la guerre, est menacé d’annulation. Une situation que le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, attribue aux tentatives du Rwanda de politiser un événement culturel.
Lors d’un briefing spécial, mercredi, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement congolais a tenu à clarifier les intentions derrière cette initiative.
« L’initiative démontre la solidarité des Congolais qui se battent avec ce qu’ils ont pour une noble cause. Sur le plan culturel, nous voulons manifester la puissance de notre voix pour dénoncer les manigances du Rwanda », a déclaré Patrick Muyaya.
Selon lui, le concert ne vise pas à attiser les tensions diplomatiques, mais plutôt à exprimer, à travers la musique et l’art, le soutien du peuple congolais aux victimes du conflit à l’Est du pays.
Le concert, qui prévoit de réunir des artistes de renom comme Gims, Youssoupha, Fally Ipupa, Dadju et Gazo, est au cœur d’une controverse en France. La diaspora rwandaise s’indigne du choix de la date, qui coïncide avec la Journée internationale de commémoration du génocide des Tutsi. Face à la polémique et aux risques de débordements, la mairie de Paris a saisi la préfecture de police pour demander l’interdiction de l’événement.
Dans un communiqué publié mardi, la mairie de Paris souligne que cette coïncidence de calendrier pose un problème de sensibilité historique et pourrait raviver des tensions communautaires.
Le ministre congolais a confirmé que plusieurs artistes non congolais avaient manifesté leur volonté de participer à cet élan de solidarité. Mais les pressions exercées par Kigali rendraient difficile la tenue du concert.
« C’est l’attitude du Rwanda qui veut transformer un événement de solidarité culturelle en politique », a dénoncé Patrick Muyaya.
Il a également tenu à rappeler que la RDC n’est pas hostile à la mémoire du génocide rwandais. « Nous ne sommes pas des négationnistes. Nous partageons la peine du peuple rwandais due au génocide et nous lui sommes solidaires », a-t-il poursuivi.
Alors que la décision finale revient à la préfecture de police de Paris, le gouvernement congolais espère toujours maintenir l’événement.
« Je ne pense pas que les autorités françaises puissent s’opposer à cet événement malgré la mauvaise intention de l’autre côté. Ce n’est pas une question de date, c’est une pure coïncidence », a conclu Patrick Muyaya.
Yvette Ditshima