La réunion de Nairobi autour du président Kabila n’est autre qu’une réunion du Front commun pour le Congo (FCC) élargi à quelques deux ou trois figures de l’opposition.
L’opposition en soi, elle est plurielle, multiforme, chacune avec son agenda. Personne n’a le monopole de l’opposition pour l’engager et imposer son point de vue aux autres. En convoquant cette réunion, M. Kabila tente à coup sûr de réactiver sa plate-forme FCC qui était presque mourante, inopérante, incapable d’organiser même une petite manifestation protestant la condamnation de son chef à la peine de mort. Mention spéciale à quelques jeunes du PPRD et apparentes qui essaient tant bien que mal de parler de Kabila dans les médias, tandis que les caciques qui ont bénéficié du Kabilisme rasent les murs.
Comme quoi, il n’est pas facile de faire l’opposition malgré tous les moyens accumulés pendant plus de 18 ans. L’UDPS et alliés avaient résisté avec vigueur, rigueur et panache à tous les régimes. Si le pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi utilise la répression comme le prétendent les membres du Fcc pour justifier leur incapacité à mobiliser, qu’en est-il du régime de Kabila ? Comment peut-on faire semblant d’oublier la répression à outrance de ce régime avec sa cohorte de crimes indescriptibles et imprescriptibles contre l’humanité ? Je suis encore son prisonnier bénéficiant d’une liberté provisoire réclamée par les évêques aux pourparlers de la Cenco. Je suis victime, rescapé, témoin auculaire et orriccculaire des massacres du 19 septembre 2016. Tshisekedi wa Mulumba, d’heureuse mémoire, était leader incontestable de l’opposition parce qu’il était courageux, charismatique, populaire, capable de mobiliser et de rassembler la majorité des Congolais dans toutes les provinces. La nature a horreur du vide, dit-on. Kabila, ancien président fugitif, amorphe, naïf, condamné à mort, sans envergure, ne mérite pas le leadership de l’opposition. En toute honnêteté, on ne peut que le féliciter de chercher à sauver sa famille politique en la réunissant à Nairobi. C’est son droit légitime.
Tenant compte des enjeux politiques, sécuritaires et économiques du moment, où le pays est sérieusement menacé par la Yougoslavisation, il faut impérativement rejoindre le Camp de la Nation (Cana), composé de ceux qui refusent la colonisation rwandaise par procuration.
Ce qui se passe ailleurs se passe en RDC mais ce qui se passe en RDC ne se passe nulle part ailleurs.
Moise Moni Della
– Vice ministre honoraire de la presse et de l’information.
– Co-fondateur historique et authentique de l’Udps
– Président des Conade (Conservateurs de la nature et démocrates)