La République démocratique du Congo demande à la France de renvoyer Lumbala devant la justice de son pays, depuis 2013. Cette demande a été renouvelée en juin et septembre 2025.
La France doit impérativement respecter la souveraineté judiciaire de notre pays au nom d’un principe élémentaire et universel : on ne peut juger quelqu’un deux fois pour les mêmes faits.
La justice congolaise avait déjà commencé l’instruction de ce dossier depuis 2013. Elle ne peut pas être dessaisie par une justice d’un autre pays au nom de la compétence universelle.
C’est ici l’occasion de feliciter les autorités politiques et judiciaires de notre pays pour la défense de la souveraineté de notre chère nation. Patrice Lumumba disait que l’« Afrique doit écrire sa propre histoire. Si on laisse Lumbala être jugé par la justice française, cette solution va créer à coup sûr une jurisprudence qui sera ravageuse pour les hommes politiques congolais ».
Indépendamment de nos différences et nos divergences politiques, nous devons soutenir la décision souveraine de notre justice. Sinon, on ouvre une boîte de Pandore qui sera désormais difficile à fermer. On ne peut en aucun cas se réjouir de ce qui arrive actuellement à Lumbala au risque de qualifier une telle attitude d’inconscience. Un adage Kusu nous apprend que le « péroquet ne doit pas se rejouire du sort qu’on réserve au corbeau parce que c’est un oiseau. Il ne doit pas oublier qu’il est aussi de la même race et qu’il risque le même sort ».
Lumbala doit être jugé en RDC et non en France, selon la volonté souveraine de la justice congolaise. On se souviendra que la Belgique avait tenté de juger Yerodia Abdoulay Ndombasi, ancien ministre des alAffaires étrangères de la RDC, au nom de la compétence universelle à l’époque du président Laurent-Désiré Kabila pour des propos qualifiés de « génocidaire » à l’égard des la communauté rwandaise. Suite au tollé que cette requête avait soulevé auprès de l’opinion congolaise et africaine, qui n’avaient pas hésité de qualifier la justice Belge de néocoloniale, l’affaire a été classée sans suite. Si on laisse Lumbala être jugé par la France le 12 novembre, à qui le prochain tour ?
Ce qui se passe ailleurs se fait en RDC mais ce qui se passe en RDC ne se passe nulle part ailleurs.
Moise Moni Della
– Vice ministre honoraire de la presse et de l’information.
– Président des Conade (Conservateurs de la nature et démocrates)
– Président de Lidep ( Ligue internationale pour la défense des prisonniers )