Le procès sur le détournement présumé des fonds du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo a repris ce lundi devant la Cour constitutionnelle. Cependant, l’audience s’est tenue en l’absence des principaux accusés, dont l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ex-gouverneur de la Banque centrale Déogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Kristo Grobler.
Face à cette absence, la Cour a décidé de renvoyer l’audience au 14 avril, le temps que les prévenus soient formellement atteints par les exploits de convocation. Le ministère public a insisté sur l’obligation pour les accusés de comparaître, tandis que leurs avocats ont évoqué un vice de procédure, affirmant que leurs clients n’avaient pas été notifiés.
L’ancien Premier ministre et ses coaccusés, notamment Kristo Grobler, Déogratias Mutombo et Patrick Kitebi, sont poursuivis pour détournement présumé de plus de 200 millions de dollars destinés au parc agro-pastoral de Bukanga-Lonzo.
Ces poursuites font suite à une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF), qui a révélé de graves irrégularités dans la gestion des fonds alloués au projet. En tout, au moins 285 millions de dollars américains ont été décaissés pour ce parc agro-industriel de 75.000 hectares, situé dans la province du Kwango, à plus de 200 kilomètres de Kinshasa.
Matata Ponyo, qui était Premier ministre au moment de la mise en œuvre du projet, a toujours clamé son innocence, dénonçant un acharnement politique. Ouverte en juin 2022 devant la Cour de cassation, cette affaire a ensuite été transférée à la Cour constitutionnelle pour raison de compétence juridictionnelle. Toutefois, plusieurs audiences ont été reportées sans que le fond du dossier ne soit examiné.
Yvette Ditshima