Le procès de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, poursuivi notamment pour trahison, s’est poursuivi ce jeudi devant la Haute Cour militaire à Kinshasa. L’audience du jour a été marquée par la projection de plusieurs vidéos versées au dossier par le ministère public comme éléments de preuve.
« L’officier du ministère public a versé à titre de preuves quelques éléments vidéos que nous allons visionner », a déclaré le lieutenant général Joseph Mutombo, premier président de la Haute cour militaire, avant de lancer la projection.
Parmi les séquences diffusées figure une vidéo dans laquelle Joseph Kabila, dans son discours diffusé sur YouTube en mai dernier, critiquait vivement le pouvoir en place et appelait la population à « jouer sa partition ».
Une autre séquence montre Kikaya Bin Karubi, proche collaborateur de l’ancien président, défendant la présence de Kabila dans les zones sous contrôle rebelle, lors d’une interview réalisée aux États-Unis par le journaliste Stanis Bujakera. « Les objectifs de la rébellion sont les mêmes que ceux du président Kabila », y affirme-t-il.
Par ailleurs, la greffière en chef, le colonel Jeanne Françoise Ngalula Mpiana, a lu le réquisitoire de l’auditeur général. Ce document accuse Joseph Kabila d’être le principal soutien du mouvement rebelle M23/AFC. Il y est également rapporté que Kabila aurait affirmé à Corneille Nangaa, ancien président de la CENI et actuel chef de l’AFC, que le Rwanda allait tuer le président Félix Tshisekedi, avant de suggérer plutôt « qu’il soit chassé du pouvoir ».
La cour a aussi procédé à la lecture de la réponse du Sénat, qui, saisi régulièrement, a levé les immunités parlementaires de Joseph Kabila, sénateur à vie, permettant ainsi la poursuite du procès.
À la demande de la partie civile, l’audience a été renvoyée à huitaine. La prochaine audience est fixée au jeudi 7 août prochain.
Yvette Ditshima