Deux semaines après l’ouverture de la session parlementaire de septembre dédiée à l’examen de la Loi de finances exercice 2024, le professeur Faustin Luanga a invité à une « réflexion profonde » pour doter la RDC d’un budget à même de favoriser son « développement rapide et harmonieux ».
Il a lancé cette invitation à l’occasion d’une conférence-débat tenue jeudi dans l’enceinte de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la collection (IFASIC) autour du thème « Budget 2024 : dans le contexte d’une économie fortement dollarisée et sous-bancarisée. Les résiliences congolaises ».
Ambassadeur itinérant du président Félix Tshisekedi, le professeur Faustin Luanga a, dans son speech, tenté de démontrer « comment à partir du budget, le gouvernement peut structurer l’économie congolaise afin d’améliorer le bien-être des Congolais. Le budget reflète la vision du gouvernement pour l’avenir d’un pays ».
En effet, le Premier ministre a déposé, depuis le jour de la rentrée parlementaire, le projet de budget 2024 chiffré à 16,6 milliards de dollars américains. « C’est peu », a réagi Faustin Luanga, non sans proposer quelques pistes de solution pour accroitre les recettes du pays et, par ricochet, son budget.
« Nous devons récupérer les leviers de production au niveau national, s’approprier nos minerais et autres richesses du pays au lieu de les laisser appartenir à des gens. Nous devons changer le code des investissements, forcer le partage des productions des richesses, renforcer la loi sur la sous-traitance pour créer beaucoup de millionnaires congolais. Il n’y en a pas assez. On ne peut pas développer un pays sans qu’il y ait des riches de ce pays. Il faut les créer. Et c’est le rôle de l’Etat », a-t-il préconisé.
Puis :
« On doit approfondir les réflexions par secteur. Prendre quelques produits stratégiques comme le cobalt, le lithium, le coltan, le cuivre, etc., les développer depuis l’exploration et commencer à exiger la première transformation ici au pays. Ça, c’est dans le secteur minier. Faire la même chose dans le secteur agricole avec le café, le riz, etc. Comme ça nous allons devenir auto-suffisants. Puis, passer à d’autres secteurs : banque, télécommunication, transport aérien, etc. ».
Pour Faustin Luanga, ces différentes recettes peuvent concourir à « construire notre économie », qui est « mal structurée depuis l’époque coloniale », et à la rendre « résiliente ». Cela peut être réussie grâce à « une ressource rare : « le savoir » ainsi qu’à « la transformation » et à « la captation des chaînes des valeurs ».
La monnaie nationale, c’est l’autre facteur sur lequel il faut travailler pour « construire l’économie congolaise ». Car, a soutenu Faustin Luanga, elle constitue « le sang dans une économie ».
« La circulation de deux monnaies parallèles dans notre pays depuis une vingtaine d’années, atteint directement de manière négative la structure même de l’économie congolaise », a-t-il fait remarquer, tout en révélant que « environ 15% seulement de notre monnaie nationale circule de manière régulière et utile ».
Laurent Omba