Le ministre d’Etat chargé de la Justice et garde des Sceaux a officiellement présenté sa démission auprès du président de la République, en mettant en copie la Première ministre, Judith Suminwa.
Dans une lettre de quatre pages, Constant Mutamba a vanté son bilan, avant d’accuser le Rwanda d’être derrière sa chute.
« Au moment où, tel un soldat, engagé dans des poursuites contre des hauts responsables de l’AFC/M23, je suis surpris par un coup de poignard dans le dos à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner l’élan de réformes et de patriotisme », a-t-il écrit.
Le ministre est poursuivi pour détournement présumé de fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Le dimanche dernier, l’Assemblée nationale avait donné le feu vert au procureur général près la Cour de cassation pour des poursuites. Ce qui le place dans l’obligation constitutionnelle de démissionner.
« Je vous remets ce jour, non sans regret, ma démission pour faire face à ce complot politique dont se revendiquent le Ministre rwandais des affaires étrangères, qui a jubilé à travers son tweet, ainsi que les responsables de l’AFC/M23, dont l’objectif ultime est d’obtenir mon élimination physique », ajoute le ministre.
Face aux accusations, il plaide non coupable. « Je n’ai pris aucun dollars de l’Etat », jure-t-il, accusant
« les réseaux mafieux, y compris ceux infiltrés au service de nos ennemis » d’avoir réussi à m’humilier en raison de mon engagement.
Constant Mutamba, qui entretenait des relations tendues avec des hauts magistrats, avait échangé la veille avec Félix Tshisekedi, pour lui annoncer sa démission.
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