La carrière politique de Denis Mukwege est peut-être déjà terminée. Candidat à la présidentielle de décembre 2023, le Prix Nobel 2018 est arrivé 6ème sur les 24 candidats, avec moins de 40.000 voix. Une défaite qu’il n’a toujours pas digérée, près de deux ans après. Invité de France 24 ce mercredi, le célèbre chirurgien congolais ne prévoit plus de se lancer dans une joute électorale en RDC, en tout cas pas dans le contexte actuel.
Mukwege a ressassé sa déception sur l’organisation des élections de 2023, marquée selon lui par une corruption à ciel ouvert.
« Je savais que mon pays était corrompu mais je ne pouvais pas m’imaginer que la corruption était à ce niveau [au point] de trouver que tout le monde avait un prix », a-t-il regretté.
De son constat, très peu de gens en RDC sont capables de refuser un billet de banque. Une « grande déception » que Mukwege n’entend pas oublier de sitôt. Pour revoir le Prix Nobel dans l’arène politique, il faudrait des « règles qui permettent à ce que la démocratie puisse s’installer ». Le fondateur de l’Hôpital de Panzi a expliqué ne plus voir être partie prenante d’une « élection de façade ».
Toutefois, Mukwege a rassuré de sa détermination à poursuivre son engagement pour les vulnérables, la paix et la justice, prêt à répondre à l’appel de ses compatriotes pour ces matières précises.
Djesany Sundi