Arrivé troisième à la présidentielle de décembre dernier, Martin Fayulu, président de l’Ecidé, a désapprouvé l’option d’une opposition républicaine dans laquelle s’est inscrite Moïse Katumbi.
Ce dernier est à la tête du parti majoritaire de l’opposition dans les deux chambres du Parlement. A ce titre, il est pressenti pour être, personnellement ou par personne interposée, porte-parole de l’opposition.
Son parti, Ensemble pour la République, a de ce fait rédigé un règlement intérieur de l’opposition, soumis à l’appréciation du parti de Martin Fayulu en prélude de la désignation, pour la première fois depuis 2006, du porte-parole de l’opposition politique.
Martin Fayulu, dans une correspondance du 12 juin signée par le secrétaire général de son parti et adressée en réponse à la saisine de la formation de Katumbi, a trouvé « inopportun de participer à l’élaboration d’un quelconque règlement intérieur ».
Il a exigé la mise en place d’un « mécanisme consensuel préalable de correction de l’imposture » qui a caractérisé les différents scrutins organisés le 20 décembre dernier en RDC.
De son avis, ces élections n’en étaient pas unes. Raison pour laquelle il n’a cessé de « rejeter les résultats de cette mascarade » et de « demander leur annulation totale à tous les niveaux ».
Cette posture, Katumbi et Fayulu l’avait adoptée peu après la publication des résultats de la présidentielle qui donnaient Félix Tshisekedi, alors président sortant, pour vainqueur avec plus de 70%. Par la suite, Katumbi a semblé tourner la page et a autorisé ses députés nationaux et provinciaux à siéger dans les différentes chambres législatives.
Une attitude que Martin Fayulu peine à comprendre au point de lancer, dans sa missive du 12 juin dernier, cette interrogation à Katumbi :
« Qu’est ce qui a donc changé qui puisse justifier ce changement d’approche dans votre chef pour considérer que nous pouvons maintenant nous organiser comme une Opposition politique alors que nous sommes tous d’accord qu’il n’y a pas eu d’élections en décembre 2023 ? »
Outre cette question, Fayulu, réputé pour son côté radical, a tranché : « il n’existe pas en RDC une majorité et une opposition légitimes issues des élections crédibles, impartiales et apaisées, conformément à la Constitution ».
Mieux, Fayulu, qui n’avait pas aligné des candidats aux législatives nationales et provinciales ainsi qu’aux municipales, se maintient dans la « résistance » face à Félix Tshisekedi et, désormais, entre dans l’opposition contre l’opposant Katumbi.
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