Le président Félix Tshisekedi et le cardinal Fridolin Ambongo se sont rencontrés ce jeudi à la Cité de l’Union africaine.
La rencontre, qui a duré deux heures selon la présidence congolaise, a eu lieu en présence de Mgr Andriy Yevchuk, chargé d’affaires à la Nonciature apostolique. C’est l’archevêque de Kinshasa qui l’a sollicitée pour, dit-il, « faire la lumière sur différents points».
Elle intervient au moment où le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, avait demandé, fin avril, à son collègue procureur près la Cour de Kinshasa Matete, d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre du prélat catholique.
Firmin Mvonde reprochait à l’archevêque de Kinshasa « des propos séditieux qui violentent délibérément les consciences et qui incitent à la révolte contre les institutions.» Cette information judiciaire n’a pas encore été ouvert, mais soulève déjà des passions au pays.
Lors de son dernier séjour en Europe, Félix Tshisekedi avait affirmé que le cardinal n’était pas au dessus de la loi et qu’il avait fait la «propagande» du Rwanda.
Tout est parti d’une interview que le prélat catholique a accordée à l’agence de presse catholique Fides à Rome. Le média a affirmé que le cardinal Ambongo aurait accusé le gouvernement congolais « d’armer les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) », avant de s’excuser, évoquant une erreur de traduction.
« Cela a été un moment de clarification. Là où les hommes se parlent, les choses sont claires. C’est avec un sentiment de grande satisfaction et de gratitude vis-à-vis du chef de l’Etat que je sors de ce bureau. Pour moi, normalement, il n’y a plus de problème. Il y a eu plus de malentendu que de vrai problème. C’était nécessaire qu’on se rencontre pour faire la lumière sur tous ces sujets qui avaient peut-être créé des malaises. Et maintenant qu’on se parle tout devient claire», a déclaré Fridolin Ambongo au sortir de l’audience.
Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis plus d’une année, est vu comme un signe d’apaisement entre l’Église et le pouvoir.
Giscard Havril Mane