Human Rights Watch HRW a exprimé ses inquiétudes face aux restrictions imposées à la presse en République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne la couverture des activités de l’ancien président Joseph Kabila et de son parti, le PPRD.
Dans un communiqué publié mercredi, l’organisation de défense des droits humains dénonce une atteinte croissante à la liberté de la presse dans le pays. Elle avertit que l’interdiction de couvrir l’ancien chef de l’État pourrait produire l’effet inverse à celui recherché.
« Depuis l’aggravation du conflit fin 2024, les autorités menacent de sanctionner les journalistes couvrant les hostilités. Aujourd’hui, la censure s’élargit : restreindre l’accès à l’information sur Joseph Kabila ne fera qu’attiser la curiosité du public. Empêcher les Congolais d’en entendre parler revient à renforcer son aura », souligne HRW.
L’organisation rappelle que les citoyens ont le droit d’être informés et de débattre librement du rôle que joue ou a joué Joseph Kabila dans la vie politique du pays. Elle exhorte les autorités congolaises à s’engager en faveur des libertés fondamentales, en particulier en cette période de tensions.
La mesure provisoire d’interdiction de la couverture médiatique de Joseph Kabila avait été adoptée par le bureau du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Toutefois, elle a été annulée le 9 juin par la plénière de l’institution, qui constitue son organe suprême.
Malgré cette annulation, les membres du CSAC ont invité les médias à faire preuve de prudence, en évitant de diffuser des contenus en lien avec ce qu’ils qualifient d’« agresseurs du pays et leurs alliés ».
Giscard Havril Mane