Le 18 décembre 2005, plus de 83% des Congolais avaient voté « Oui» lors du référendum constitutionnel.
Un acte démocratique qui avait sorti le pays de plusieurs années de transition et de la crise de légitimité du pouvoir, pour ouvrir la voie à la Troisième République.
Dix-neuf ans après, ce texte a permis au pays d’organiser quatre cycles électoraux. En 2019, une première alternance politique a eu lieu à la tête du pays : Joseph Kabila, après 18 ans au pouvoir, avait passé la main à Félix Tshisekedi, déclaré vainqueur de la présidentielle de décembre 2018.
Réélu au terme de la présidentielle du 20 décembre 2023 pour un second et en principe dernier mandat, Félix Tshisekedi remet aujourd’hui en cause la loi fondamentale qu’il critique comme étant rédigé à « l’étranger et par les étrangers » ou encore comportant beaucoup de pièges.
Il promet d’ailleurs de mettre en place une commission interdisciplinaire pour réfléchir comment doter le pays d’une Constitution « adaptée à ses réalités».
S’il affirme qu’il ne cherche pas à s’éterniser au pouvoir, une nouvelle Constitution remettrait les compteurs à zéro et lui permettrait de briguer d’autres mandats présidentiels.
Depuis ses déclarations de Kisangani le 23 octobre, suivies de celles de Lubumbashi, Kipushi, Kalemie ou encore Isiro, le débat politique est cristallisée autour de cette question de « vie ou de mort, selon les termes Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui, lui, ne cache pas sa préférence pour un changement de la Constitution plutôt qu’une simple modification des articles jugés en déphasage avec la réalité.
Entre-temps, l’opposition essaie de s’unir pour contrer cette initiative. De son côté, l’Eglise catholique également, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), se prononce contre le changement de la Constitution, au risque de déstabiliser un pays qui fait déjà face à une guerre dans l’est et à plusieurs poches d’insécurité.
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