L’ONG JUSTICIA Asbl, spécialisée dans la promotion et la protection des droits de l’homme en République Démocratique du Congo, s’inquiète de l’instrumentalisation de la justice par le ministère de la Justice contre les cadres de l’opposition, notamment ceux du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).
Dans un communiqué publié ce lundi parvenu à Infos.cd, JUSTICIA Asbl critique le communiqué officiel n°082 du ministère de la Justice, qui a annoncé l’ouverture des procès contre certains officiers des FARDC accusés d’abandon de poste face à l’ennemi, ainsi que les interpellations et auditions de plusieurs hauts cadres du PPRD, soupçonnés de collusion avec le mouvement rebelle AFC/M23.
L’ONG estime que ces procédures violent le principe de l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence, et appelle l’Auditorat militaire à ne pas céder aux pressions politiques.
« Pour JUSTICIA Asbl, le susdit communiqué de presse viole de manière flagrante et intentionnelle les principes de l’indépendance de la justice, de la présomption d’innocence et du caractère secret de la procédure inquisitoriale », souligne le document signé par son président Me Timothée Mbuya.
Elle condamne également les restrictions de déplacement imposées aux opposants et exhorte les autorités à privilégier le dialogue politique et diplomatique.
Parmi les figures concernées par ces mesures judiciaires, Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du PPRD, a récemment réagi sur X (ex-Twitter), affirmant avoir appris sa convocation par l’auditorat militaire via les réseaux sociaux. Il se dit néanmoins prêt à répondre à la justice, bien qu’il n’ait pas encore reçu une notification officielle.
« Nous nous disponibiliserons pour la Justice, le cas échéant », a-t-il déclaré.
JUSTICIA Asbl, tout en dénonçant les tentatives de musellement des voix dissidentes, plaide pour la protection des droits des opposants politiques et appelle à des enquêtes impartiales sur les violations des droits humains en RDC.
L’ONG insiste également sur l’urgence d’un accès humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et appelle à la mise en place d’un cadre de dialogue pour résoudre les tensions politiques.
Yvette Ditshima