Au lendemain de la levée de ses immunités au Sénat, l’ancien président devrait s’adresser à la nation ce vendredi. Plusieurs sources dont le journaliste Stanis Bujakera ont confirmé l’information.
En avril dernier, son entourage avait évoqué une possibilité pour le désormais ancien sénateur à vie de prononcer un discours depuis Goma, une ville sous contrôle des rebelles de l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23). Finalement, son arrivée au chef-lieu de la province du Nord-Kivu est restée une rumeur ni confirmée, ni infirmée.
Dans son réquisitoire adressée au Sénat, l’auditeur général des FARDC a pourtant confirmé le séjour de Kabila à Goma, s’appuyant sur les confirmations de l’entourage de ce dernier.
Kabila, qui a quitté le pouvoir en 2019 au terme d’une alternance pacifique après 18 ans de règne, n’a pas effectué beaucoup de sorties publiques depuis son divorce politique d’avec l’actuel président en décembre 2020. Ce dernier l’accuse d’être le parrain et le vrai commanditaire de la rébellion qui a ressurgi début 2020 et qui occupe aujourd’hui des larges pans de territoire dans l’Est, y compris les villes de Goma et Bukavu.
Des accusations que ce dernier a rejeté invitant son successeur à apporter des preuves. Un démenti qui n’a cependant pas refroidi le ministre de la Justice qui a donné injonction aux parquets civil et militaire contre Kabila pour « haute trahison » et participation à un mouvement insurrectionnel. L’injonction du ministre de la Justice est tombée au moment où Kinshasa entamait des négociations directes avec les rebelles sous la médiation du Qatar.
Une succession d’événements qui rend cruciale la prise de parole de Kabila dans un climat de fortes turbulences politiques.
Djesany Sundi