C’est un message d’unité qu’a lancé l’opposant Martin Fayulu, depuis les États-Unis où il a assisté la Convention du parti démocrate. Dans un ton plus conciliant que d’habitude, le leader du parti politique Ecidé a appelé à une table ronde « pour remettre la RDC sur les rails».
De son constat, la RDC n’avance pas depuis un temps, la faute à une politique de division fortement ancrée dans la classe politique congolaise qui oublie le principe d’unicité de la nation.
« Les autres pays évoluent, nous, nous régressons. Nous ne stagnons même pas. Il nous faut une seule chose : la cohésion nationale. Il est impératif que nous nous mettions autour d’une table, toutes les parties prenantes. Ensemble, nous devons engager des discussions profondes et constructives sur l’avenir de notre pays, sur la protection de l’intégrité de notre territoire », a-t-il exhorté.
Réputé farouche opposant de Félix Tshisekedi dont il conteste les deux élections, en 2018 et 2023, Martin Fayulu s’est dit désormais prêt à se mettre autour d’une table avec toutes les parties prenantes, notamment le pouvoir, l’opposition et la Société civile, sous l’égide des « chefs spirituels » afin de parler Congo.
« Rien ne sert de nous diviser. Ceux qui ont le pouvoir doivent savoir que le pouvoir appartient au peuple, c’est lui qui donne le pouvoir, même si eux l’ont usurpé », a-t-il poursuivi, non sans évoquer la situation sécuritaire dans l’Est du pays, en proie à l’agression rwandaise. Pour faire face à Kigali, Fayulu préconise la mise en commun des forces pour « contre-attaquer avec un esprit de patriotisme et d’engagement ».
Pour celui qui s’est longtemps présenté comme le « président élu », la cohésion nationale va rendre la RDC « invincible ». Annoncé à Kinshasa, Fayulu prévoit un « meeting de cohésion nationale » ce 31 août dans la capitale pour faire large écho de son message.
Lors de son interview début- août avec deux médias congolais, Félix Tshisekedi avait laissé entendre qu’il était difficile de se rapprocher de Fayulu car ce dernier ne reconnaissait pas les résultats des élections. Avec cette ouverture, le chef de l’État peut-il s’ouvrir ?
Djesany Sundi