Le mois dernier, des rumeurs sur sa mort s’étaient propagées. Très vite une vidéo le montrant affaibli, allongé sur un lit dans un lieu tenu secret, avait enflammé les réseaux sociaux. Jusqu’aujourd’hui le mystère plane : certains avancent qu’il serait détenu à la Demiap, d’autres affirment qu’il serait emprisonné quelque part au Kasaï.
Dans une déclaration conjointe consultée ce vendredi par Infos.cd, quatre organisations de défense des droits humains, la La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), Justicia ASBL, Les Amis de Nelson Mandela pour la Défense des Droits Humains (ANMDH) et l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) tirent la sonnette d’alarme sur les conditions de détention jugées « inhumaines » de l’ancien président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda.
Ces ONG dénoncent le « flou total »qui entoure le lieu exact de sa détention. À ce jour, ni sa famille, ni ses avocats, ni les défenseurs des droits humains pas même certaines instances internationales ne savent précisément où il est retenu.
Une situation jugée d’autant plus préoccupante que la République démocratique du Congo siège actuellement au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.
Les organisations affirment par ailleurs que cette détention constitue une « violation grave de l’article 18 de la Constitution », qui garantit à toute personne arrêtée le droit d’être informée immédiatement des raisons de son arrestation et de comparaître sans délai devant un juge compétent.
Elles expriment également leur déception face aux engagements non tenus du président Félix Tshisekedi, rappelant ses promesses d’« humaniser » l’Agence nationale de renseignements (ANR), de fermer les cachots secrets de l’ANR et de l’ex-DEMIAP, et de mettre fin aux détentions arbitraires visant les opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains. Des engagements qui, selon elles, restent jusqu’à présent lettre morte.
Daniel Ngoy Mulunda avait été arrêté en Zambie l’an dernier par des individus non identifiés. Il y vivait en tant que réfugié politique, un statut officiellement reconnu par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Jevic Ebondo