L’ancien chef de l’Etat est jugé par contumace pour son rôle présumé aux côtés des rebelles du M23 qui occupent des pans entiers des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Ce 22 août, l’auditeur général des Forces armées congolaises, le lieutenant-général Jean-René Likulia Bakulia, a requis la peine de mort contre Joseph Kabila pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel pr balles, apologie, viol, torture, déportation et occupation par la force de la ville de Goma.
Il lie ces faits à son engagement présumé dans la résurgence du mouvement de rébellion AFC/M23, qui a pris le contrôle de larges pans des provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l’est du pays.
Un autre fait marquant de ce procès, c’est la contestation, par les avocats de la République, de l’identité et de la nationalité de l’ancien président. Selon eux, l’ancien président serait Rwandais et son vrai nom serait Hypollite Kanambe. A ce titre, ils ont proposé la requalification de l’infraction de trahison, destinée aux nationaux, par l’espionnage appliqué aux étrangers.
Le camp de l’ancien président n’a de cesse denoncer « une parodie de procès ».
« Manipuler l’identité d’un ancien Chef d’Etat, fils d’un héros national ,dont la mère biologique ainsi que les membres de la fratrie sont vivants,juste à des fins politiciennes est un crime d’Etat.Ces plaies que l’on ouvre à coeur joie aujourd’hui seront difficiles à panser demain », a écrit sur X, Néhémie Mwilanya, dernier directeur de cabinet de Joseph Kabila lorsqu’il était encore président de la République. « Ce n’est pas seulement Joseph Kabila qu’on juge, c’est l’Etat de droit qu’on sacrifie. Une justice transformée en arme politique menace toute la nation », ajoute José Makila, ancien ministre de Joseph Kabila.
Cette saga judiciaire se poursuit au moment où le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 négocient à Doha un accord de paix. Après une déclaration de principes signée le 19 juillet, le médiateur qatari a transmis le 14 août un projet d’accord aux deux parties qui doivent se réunir dans les prochains jours autour de la table.
Le verdict de la Haute cour militaire est attendu dans les prochains jours.
Infos.cd