La création d’une commission interdisciplinaire promise par le président de la République, chargée de réfléchir sur la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), continue de susciter un vif débat. Mardi, dans une série de publications sur son compte X, l’acteur politique et juriste Laurent Onyemba a fermement critiqué cette initiative, estimant qu’elle menace l’ordre constitutionnel du pays.
Laurent Onyemba a qualifié l’ordonnance présidentielle portant nomination des membres de cette commission comme étant un « acte inconstitutionnel ». Selon lui, cet acte pourrait ouvrir la voie à ce qu’il décrit comme un « coup d’État constitutionnel ».
« L’ordonnance nommant les membres de la commission interdisciplinaire chargée de réfléchir sur la Constitution est, dans la hiérarchie, le premier des actes inconstitutionnels susceptibles de programmer le coup d’État constitutionnel », a-t-il affirmé dans un tweet.
Il a également mis en cause la légitimité et la légalité de cette commission, soulignant que sa mise en place violerait les principes fondamentaux de l’État de droit en RDC.
Dans une seconde publication, Laurent Onyemba a lancé une mise en garde à ceux qui envisageraient de prendre part à cette commission.
« Faire partie de la commission interdisciplinaire chargée de la réflexion sur la Constitution, c’est participer au complot contre l’effondrement de l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.
Ces propos traduisent une inquiétude croissante face à ce qu’il perçoit comme une tentative de remise en cause des acquis démocratiques et institutionnels du pays.
La mise en place de cette commission a été annoncée dans le cadre des réformes institutionnelles voulues par le président Félix Tshisekedi. Selon la présidence, cette commission vise à « répondre aux aspirations du peuple congolais en adaptant la Constitution aux défis contemporains ». Cependant, de nombreux observateurs, à l’instar de Laurent Onyemba, craignent que cette initiative ne serve de prétexte à des révisions controversées, voire à une modification radicale du régime constitutionnel en place.
Yvette Ditshima