L’Union africaine (UA) a élevé une voix ferme face aux atrocités commises par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un communiqué publié mercredi, le président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, s’est dit « profondément consterné » par les violences ayant coûté la vie à près de 90 civils en seulement deux jours dans les territoires de Lubero et de Beni, au Nord-Kivu.
« Le Président de la Commission condamne fermement cette attaque terroriste odieuse, ainsi que les violences récurrentes qui continuent de cibler les civils dans l’Est de la RDC », indique le document. Il rappelle que de tels actes constituent « de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme », avant d’insister pour que les auteurs soient identifiés et traduits en justice afin de mettre fin au climat d’impunité qui alimente la répétition de ces crimes.
La tragédie la plus sanglante s’est produite dans le village de Ntoyo, secteur de Bapere (Lubero), où au moins 71 personnes ont été massacrées, dont 26 exécutées lors d’une veillée mortuaire. Les ADF ont également incendié 16 maisons, huit motos et deux véhicules, enlevant par ailleurs plusieurs civils. Dans les villages de Fotodu et Avey, en territoire de Beni, 18 personnes ont aussi été tuées.
Dans ce contexte, l’Union africaine a réitéré sa solidarité avec le peuple congolais et son gouvernement, tout en réaffirmant son engagement à accompagner les efforts nationaux, régionaux et internationaux pour restaurer la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
De son côté, le gouvernement congolais a condamné ces massacres « avec la plus grande fermeté », dans un communiqué du ministère de la Communication et Médias publié mardi. Kinshasa promet de renforcer les dispositifs sécuritaires et de traquer les assaillants.
Ces attaques illustrent une fois de plus l’extrême vulnérabilité des populations du Nord-Kivu, prises en étau entre les violences répétées des ADF et l’activisme du M23 soutenu par le Rwanda, malgré la persistance de l’état de siège dans la région.
Giscard Havril Mane