Augustin Matata Ponyo a été condamné, ce mardi à 10 ans de prison et 5 ans d’interdiction de droit de vote et d’éligibilité après exécution de sa peine. Ce verdict historique marque la première condamnation prononcée par la Cour constitutionnelle en matière pénale, 10 ans après la mise en place sur cette cour suprême. Dans la foulée, la Cour constitutionnelle a ordonné l’arrestation immédiate du député Matata Ponyo et la confiscation des biens de Matata Ponyo, au prorata des sommes détournées.
L’ancien Premier ministre a été reconnu coupable de détournement de plus d’environ 245 millions de dollars destinés au Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet qui s’étend sur 75.000 hectares, dans la province du Kwango, à plus de 200 kilomètres de Kinshasa, et à la construction du marché international de Kinshasa dont la première pierre a été posée en 2014 sans que les travaux ne soient réellement lancés sur le site choisi dans la commune de Maluku.
Avec lui, l’entrepreneur sud-africain Christos Gobler et l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deo Mutombo, ont également été condamnés, respectivement à 5 ans de prison chacun. L’action judiciaire ayant débouché à la condamnation de Matata a été initiée après une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF). Les trois condamnés sont privés de toute possibilité de libération conditionnelle.
Matata Ponyo, Premier ministre au moment de la mise en œuvre du projet Bukanga Lonzo, clamait jusque-là son innocence, en plus de crier à une vice de procédures, notamment pour la non demande de la levée de ses immunités à l’Assemblée nationale où il siège depuis février 2024. Une exigence balayée par la Cour constitutionnelle qui s’est agrippée sur la levée des immunités obtenue lors de la législature précédente au Sénat.
Djesany Sundi