L’opposant politique Mike Mukebayi, emprisonné depuis 18 mois à la prison centrale de Makala, a sollicité l’intervention du ministre de la Justice pour accélérer son procès, qui demeure en suspens malgré plusieurs démarches juridiques.
Dans une lettre datée du 1er novembre, Mukebayi a exprimé son indignation face au manque de progrès dans sa procédure judiciaire, qu’il qualifie de « prolongée indéfiniment » et de potentiellement motivée par des raisons politiques.
Mukebayi, ancien député provincial de Lingwala, a rappelé qu’il avait déposé un recours en août auprès de la Cour de cassation après un jugement préalable de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, qu’il juge insatisfaisant. Cependant, aucune date d’audience n’a été fixée jusqu’à présent, alors que les accusations portées contre lui sont passibles d’une peine maximale de 24 mois. Il dénonce donc l’acharnement politique derrière cette détention prolongée.
Mukebayi a également critiqué la Cour constitutionnelle pour avoir mis huit mois à statuer sur une exception d’inconstitutionnalité qu’il avait soulevée, un retard qui, selon lui, a contribué à bloquer davantage son dossier. Sa demande de libération provisoire a également été refusée, renforçant son sentiment d’injustice.
Arrêté en mai 2023 devant son domicile, Mukebayi avait initialement été placé en détention au parquet avant d’être transféré à Makala. Les faits qui lui sont reprochés datent de 2023, lors de son intervention à la télévision CM13 après une marche de l’opposition, réprimée par la police.
Dans sa lettre, Mukebayi appelle le ministre de la Justice à fixer rapidement la date de son audience, dans l’espoir de voir son affaire avancer et de mettre fin à une détention préventive qu’il considère comme injustifiée et prolongée à dessein.
Hugo Matadi