Le président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, a fustigé, mardi au cours d’un échange avec la presse, la nomination de Judith Suminwa à la tête du gouvernement.
Pour ce professeur d’université, la nouvelle Première ministre, ministre du Plan dans le gouvernement sortant, également passée par le cabinet du président de la République, « assume aussi la gouvernance chaotique que le pays a connu les cinq dernières années ».
Muteba aurait préféré voir venir à la tête du gouvernement « une personnalité de l’opposition » afin de « faire la paix et la réconciliation nationale ».
Dans l’opposition, le n°1 de l’ODEP a même coché des noms qui auraient fait un bon Premier ministre.
« Une personnalité comme le docteur Mukwege aurait bien fait l’affaire. Je ne vois pas pourquoi le Président ne pouvait pas faire appel à une personnalité de l’opposition comme Martin Fayulu », s’est-il interrogé.
La nomination d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition aurait également permis, selon l’ODEP, de faire taire « les frustrations nées du hold-up électoral ». L’ODEP relativise, lançant au passage un appel à la paix.
« Nous devons tous nous engager dans le développement des jeunes. Nous devons du coup lutter contre la pauvreté, privilégier la croissance inclusive, c’est-à-dire, donner priorité par exemple au secteur agricole, aux emplois agricoles et à la petite et moyenne industrie, aux entreprises créées et gérées par les Congolais », a-t-il exhorté.
Depuis le début de la troisième République en 2006, tous les Premiers ministres ont été puisés au sein de la majorité parlementaire sur base d’une disposition constitutionnelle.
Cependant, Badibanga et Tshibala, nommés en fin 2016 dans un contexte de dialogue, ont dérogé à cette règle. Leurs nominations leur avait valu une exclusion de l’UDPS, parti d’opposition à l’époque.
Yvette Ditshima