Le président de la République a prononcé, ce mercredi, son discours sur l’état de la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Le grand oral de Félix Tshisekedi, organisé en vertu de l’article 77 de la Constitution, était très attendu dans un contexte d’un débat général sur une probable réforme constitutionnelle.
Réforme ou changement de la Constitution, difficile de déterminer le vrai objectif de ce débat lancé par le président en personne lors de son passage à Kisangani, fin octobre. En cinq semaines, Félix Tshisekedi a sillonné plusieurs coins et recoins du pays avec cet évangile de réforme constitutionnelle, adoptant parfois un ton virulent contre ce texte qui aurait été écrit, selon ses termes, « par des étrangers et à l’étranger ».
Dans la salle de Congrès du Palais du peuple, une bonne partie de la foule arborait fièrement des messages d’approbation. « Oui au changement de la Constitution », pouvait-on lire dans ces calicots, agrémenté de musique encourageant Tshisekedi à aller au bout de sa démarche.
Pourtant, Félix Tshisekedi s’est montré plus modéré sur le sujet, ne consacrant que trois petites minutes à cette démarche, justifiant désormais sa position par le « démarrage raté ou plutôt retardé » de son second mandat, suite notamment aux contraintes constitutionnelles de mise en place des institutions.
Devant les Congressistes, le président Tshisekedi a adopté des éléments de langage beaucoup plus conciliant, répétant plusieurs fois le concept « notre Constitution », tout en insistant sur la nécessité d’une réflexion commune.
« Il est peut-être temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle afin d’éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique », a-t-il déclaré.
Pour Félix Tshisekedi, la démarche consiste uniquement à lancer une « réflexion sincère pour bâtir un cadre institutionnel plus adapté aux réalités et aux aspirations [du] peuple ».
Si elle a surpris plus d’un, la posture prise par Tshisekedi a également fait réagir dans les rangs de l’opposition. « Devant les élites du pays composées des parlementaires, des hauts fonctionnaires, des forces vives ainsi que devant les diplomates en poste en RDC, Félix Tshisekedi n’a pas été en mesure de reprendre la rhétorique qu’il a utilisée à l’intérieur pour vilipender la Constitution et trouver désespérément le prétexte de son changement », a commenté un leader d’opposition cité par le journaliste Steve Wembi.
Durant les 103 minutes qu’a duré son grand oral devant le Congrès, Félix Tshisekedi a brossé la situation générale du pays, se félicitant des « avancées réalisées », tout en reconnaissant les nombreux défis.
Infos.cd