Alors que l’Union Sacrée de la Nation vient d’élargir son présidium à 40 membres, cette restructuration suscite des remous. Plusieurs voix s’élèvent contre une composition jugée « pléthorique » et source de conflits internes. Parmi les contestataires, le député national Willy Mishiki, membre co-fondateur de la coalition, annonce la création d’une nouvelle plateforme en dehors de l’Union Sacrée, tout en affirmant son soutien à la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Lors de son intervention dans l’émission Dialogue entre Congolais sur Radio Okapi ce mercredi, Willy Mishiki a exprimé ouvertement sa frustration face aux dysfonctionnements au sein de la plateforme présidentielle.
« La frustration est là. J’ai peut-être le courage de l’exprimer. Nous avons décidé de créer une autre plateforme en dehors de l’Union Sacrée pour soutenir la vision du chef de l’État », a-t-il déclaré.
L’élargissement du présidium de l’Union Sacrée à 40 membres semble diviser. Certains cadres dénoncent une « dilution » de leur influence et la « consolidation de clans internes » , au détriment des principes d’inclusivité et d’efficacité censés guider la coalition.
Willy Mishiki ne mâche pas ses mots et fustige un climat qu’il juge malsain au sein de la plateforme majoritaire.
« Nous sommes des hommes et des femmes politiques, nous ne sommes pas obligés de rester dans l’Union Sacrée. Nous sommes des élus du peuple, nous représentons une opinion dans ce pays. Nous pouvons servir le chef de l’État et sa vision ailleurs, pas dans l’immoralité, parce que ce qui est fait là ne nous emmènera nulle part », a-t-il martelé.
Les critiques ne viennent pas uniquement de Willy Mishiki. Dès l’annonce de cette restructuration, le sénateur Faustin Luanga, ancien ambassadeur itinérant du président Tshisekedi, a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme.
L’élu des élus du Maniema s’est montré très sceptique quant au fonctionnement « optimal » de ce nouveau présidium, redoutant une « guerre des égos » et une difficile « gestion des ambitions ». Pour lui, l’ancien présidium, qui ne comptait que six membres, a déjà « rencontré des difficultés et n’a pas bien fonctionné ».
Ces contestations pourraient créer un climat de tensions internes au sein de la coalition présidentielle. De plus en plus de figures politiques expriment leur malaise face aux récentes orientations stratégiques.
Yvette Ditshima