Le gouvernement congolais et la rébellion du M23 ont signé un accord de principes ce samedi à Doha, après des discussions laborieuses, sous la médiation du Qatar.
Le communiqué conjoint signé par les deux parties mentionne dix principales lignes de cet accord de principes qui sera suivi de nouvelles discussions pour la signature d’un accord de paix proprement dit.
Cessez-le-feu immédiat
Au moment ils s’accusaient mutuellement des intentions de se renforcer militairement sur la ligne de font, Kinshasa et le M23 ont finalement pris l’engagement ferme de cesser toutes les hostilités dans l’ensemble des zones de conflit, avec effet immédiat.
Mais aussi, décidé d’un « retrait graduel » des éléments de la rébellion soutenue par le Rwanda, des zones actuellement occupées, sous la supervision d’observateurs internationaux.
Un point qui va certainement faire beaucoup parler, c’est celui offrant une « voie de réintégration à certains cadres du M23 dans les institutions politiques, sous conditions définies par un comité mixte ». Il en est de même du fait que les « combattants désarmés et non poursuivis par la justice seront éligibles à une intégration dans les forces de défense et de sécurité nationales après un processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ». Une Resolution de l’Assemblée nationale congolaise de 2022 interdit pourtant au gouvernement toute intégration d’anciens rebelles dans l’armée à l’issue de processus de négociations. Les députés, à l’unanimité, mettaient en avant « l’urgence et la nécessité de prémunir les forces armées congolaises, la police nationale et autres services de sécurité de l’infiltration et autres conséquences néfastes découlant des processus répétés de mixage et brassage des groupes armés ».
L’accord de principes evoque également une amnistie conditionnelle aux membres du M23 n’ayant pas commis de crimes graves selon les conventions internationales et la suspension temporaire des mandats d’arrêt en cours contre certains membres du M23 afin de favoriser un climat de confiance et de faciliter les négociations en cours.
Réagissant à chaud à cet accord, le porte-parole du gouvernement souligne qu’il tient compte des « lignes rouges que nous avons toujours défendues notamment le retrait non négociable de l’AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos institutions ».
Infos.cd