Dans une déclaration lue ce mardi à Goma, le mouvement citoyen Filimbi a exhorté les Congolais à rester vigilants face à l’éventuelle révision ou modification constitutionnelle envisagée par le président de la République et son parti politique, UDPS.
Pour Filimbi, cette initiative politique serait un « prétexte », visant à détourner l’attention de la population des échecs du régime en matière de gouvernance et de leadership. Le mouvement citoyen y voit des manœuvres orchestrées qui, loin de répondre aux crises multiformes auxquelles le pays est confronté, risquent de compromettre les avancées démocratiques obtenues après de longs efforts.
Dans son communiqué, Filimbi a qualifié le débat sur la révision constitutionnelle de « futile et dépourvu de légitimité », dénonçant un détournement délibéré de l’attention des urgences réelles au pays. Entre crises sécuritaires persistantes, difficultés économiques, tensions humanitaires et incertitudes politiques, le mouvement estime que le gouvernement devrait se concentrer sur les besoins essentiels de la population.
Le mouvement a invité les Congolais à « résister », soulignant qu’il s’agit d’un acte nécessaire pour préserver les acquis démocratiques et œuvrer à un avenir digne pour tous. Dans cette dynamique, Filimbi dénonce également les risques de manipulation, de chantage et d’instrumentalisation autour de ce débat qui suscite déjà une forte controverse.
« Nous réaffirmons que ce sujet est non seulement inopportun mais également dépourvu de toute légitimité », peut-on lire dans cette déclaration
Dans la foulée, il rappelle que « le discours fallacieux et la corruption orchestrés pour détourner l’attention ne doivent pas nous éloigner de notre quête légitime de justice, de paix et de prospérité ».
Pour ce mouvement, les organisations de la société civile et les forces politiques doivent se mobiliser contre cette tentative de modification, une initiative qui va à l’encontre des priorités urgentes du peuple congolais et compromet l’avenir démocratique de la RDC.
« Résister, c’est préserver les acquis démocratiques et construire un avenir digne pour tous », poursuit ce document.
Le mercredi dernier, le président de la République Felix Tshisekedi a avancé devant le Parlement, l’idée d’une « réforme constitutionnelle ».
Depuis plusieurs semaines, le chef d’Etat fait avancer cette idée, chaque fois qu’il se présente devant des foules.
« Personne ne va changer ma position sur la révision ou le changement de la Constitution », a-t-il notamment lancé le mois dernier à Lubumbashi à destination d’une opposition qui dénonce un « coup d’Etat constitutionnel » et accuse Tshisekedi de vouloir briguer un troisième mandat alors que la constitution se limite à deux mandats au Président de la République pour gérer ce pays.
Fidèle Kitsa