Le secrétaire général du parti Envol, Rodrigue Ramazani, a répliqué ce mercredi à la tribune publiée par le député Steve Mbikayi, qui critiquait le discours de Delly Sesanga lors de la grande matinée politique « Masolo na bana mboka », organisée le 27 septembre dernier à Matete. Dans une déclaration transmise à Infos.cd, Ramazani accuse le camp présidentiel de vouloir « minimiser » l’opposition alors que, selon lui, « la peur a changé de camp ».
Pour le cadre d’Envol, affirmer qu’il n’existe pas de prisonniers politiques en RDC relève d’une « contre-vérité flagrante ». Il cite notamment le cas de Merdi Mazengo, président sectionnaire d’Envol à Camp Luka, encore détenu pour ses opinions, ainsi que l’exemple de Kamizelo, cadre du PPRD interdit de médias pendant 90 jours. Selon lui, ces faits démontrent la volonté du pouvoir « d’étouffer le pluralisme » et d’intimider l’opposition.
Réagissant à la comparaison faite par Steve Mbikayi entre l’opposition actuelle et les « 13 parlementaires » de l’époque Mobutu, Ramazani estime que Delly Sesanga incarne aujourd’hui ce même esprit de résistance. Il souligne que le président d’Envol a, devant des milliers de Kinois, dénoncé « la précarité de la vie quotidienne, l’absence d’une politique d’emploi, l’insécurité généralisée et la tentation d’un changement de Constitution pour se maintenir au pouvoir ».
Le SG d’Envol s’oppose à l’idée qu’il n’y aura pas d’élections en 2028. Il cite les exemples du Mali et de la Centrafrique, qui ont organisé des scrutins malgré des contextes de guerre, pour démontrer qu’aucun conflit ne saurait justifier une prolongation du mandat présidentiel. Selon lui, « l’occupation d’une partie du territoire est d’abord l’aveu d’un échec du pouvoir actuel à défendre l’intégrité nationale » et ne peut constituer un alibi pour prolonger le mandat de Félix Tshisekedi.
Rodrigue Ramazani invite Steve Mbikayi à un débat public « franc et responsable », estimant que la démocratie congolaise a besoin d’une confrontation d’idées plutôt que de « monologues et de pensée unique ».
Yvette Ditshima