Le Sénat a lancé une vaste opération de contrôle administratif et physique de son personnel pour remettre de l’ordre dans sa gestion interne et rationaliser l’utilisation de ses ressources humaines et financières.
Mercredi, le questeur Taupin Kabongo Mukengeshayi a réuni la commission spéciale chargée de cette mission pour lui transmettre les orientations méthodologiques nécessaires. Objectif : déterminer précisément qui fait quoi, comment et pourquoi au sein de l’institution.
Avec déjà près de 700 agents recensés, le Sénat fait face à une inflation de personnel qui interroge sur son efficacité. L’opération vise à identifier les agents fictifs, optimiser la répartition des tâches et alléger une masse salariale jugée excessive.
« La commission dressera un double état des lieux : d’une part, l’aspect logistique (conditions de travail, équipements, bureaux…), et d’autre part, les ressources humaines (effectifs réels et fonctions occupées) », a précisé Didier Molisho Sadi, directeur de cabinet du président du Sénat. En attendant les conclusions, toute mutation ou promotion est suspendue.
Cette initiative intervient dans un contexte de soupçons persistants sur la gestion des ressources au Parlement. En 2024, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) avait dénoncé dans son analyse du budget 2025 le projet de recrutement de 681 agents supplémentaires en violation du règlement intérieur, ainsi que l’opacité autour d’un fonds spécial d’intervention doté de 8 millions de dollars.
Le CREFDL recommandait alors un audit complet des effectifs des deux chambres du Parlement et de leurs secrétariats généraux. Le Sénat semble amorcer un virage vers une gestion plus rigoureuse. Reste à voir si cette volonté se traduira par des réformes concrètes.
Giscard Havril Mane