Seth Kikuni, opposant politique et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2023, a critiqué l’accord minier en cours de finalisation entre la République démocratique du Congo et les États-Unis, le qualifiant de « risqué » dans le contexte politique et sécuritaire actuel.
Alors que les processus diplomatiques de Washington et de Doha semblent s’imposer dans les efforts de résolution de la crise dans l’Est du pays, Kikuni estime que le président Félix Tshisekedi aurait dû accorder la priorité au « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble », une initiative portée par la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et l’ECC (Église du Christ au Congo).
« Si c’était dans l’intérêt du pays, Tshisekedi soutiendrait l’initiative de la CENCO-ECC. Cependant, il agit uniquement pour protéger son pouvoir, et non pour le Congo. Il se trompe s’il pense que les Américains enverront leurs soldats pour combattre le Rwanda, compte tenu des faits historiques liés au génocide », a-t-il déclaré.
L’opposant accuse également le chef de l’État de commettre les mêmes erreurs que par le passé, notamment lors de l’accord signé avec la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).
« La naïveté de Tshisekedi, c’est de croire que les États-Unis enverront leurs troupes pour combattre sur le sol congolais. Souvenez-vous de l’accord qu’il avait précipitamment signé avec l’EAC. Il était initialement prévu que les troupes de l’EAC viennent combattre les rebelles aux côtés des FARDC, ce qui n’a finalement pas été le cas », a-t-il regretté.
Ces propos interviennent quelques jours après la signature, à Washington, d’une déclaration de principes entre les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise, sous médiation américaine. Ce texte prévoit l’élaboration d’un avant-projet d’accord de paix, avec l’appui de la Communauté d’Afrique de l’Est, de la SADC et de l’Union africaine.
Parmi les engagements figurent le respect de la souveraineté nationale, la cessation de tout soutien aux groupes armés, le retour des personnes déplacées, la relance de la coopération économique et le soutien à la MONUSCO.
Cephas Kabamba