Le verdict rendu le 30 septembre dernier par la Haute cour militaire, condamnant à mort l’ancien président Joseph Kabila, suscite de vives critiques de la part de Human Rights Watch (HRW). L’ONG qualifie ce procès de « simulacre », dénonçant un manque de garanties élémentaires d’équité, telles que l’assistance d’un avocat et le respect des normes internationales.
Officiellement poursuivi pour trahison et crimes de guerre en lien avec la rébellion du M23, Joseph Kabila a été jugé par contumace. Selon HRW, la rapidité de la procédure et le recours à une juridiction militaire pour juger un civil soulèvent de sérieux doutes sur les motivations politiques du jugement.
« En ciblant un ancien président au moyen d’une procédure manifestement inéquitable, le pouvoir envoie un message inquiétant : l’appareil judiciaire peut être utilisé pour neutraliser des opposants, au détriment du principe d’égalité devant la loi », souligne l’organisation.
HRW rappelle également que la RDC a connu, sous différents régimes, de graves violations des droits humains et que de nombreuses victimes n’ont pas encore obtenu réparation. L’ONG estime que ce procès ne contribue pas à la justice, mais illustre plutôt la fragilité des institutions congolaises et la tentation de leur instrumentalisation à des fins politiques.
Dans le contexte actuel, marqué par la guerre contre le M23 et les tensions politiques, la condamnation de Joseph Kabila est perçue comme un geste destiné à affaiblir un acteur politique influent. Pour HRW, la RDC doit impérativement renforcer l’indépendance de son système judiciaire afin de garantir le jugement des crimes passés et présents dans le respect des normes internationales, condition essentielle pour la stabilité et la démocratie.
Giscard Havril Mane