Le Réseau des journalistes pour la santé sexuelle et reproductive (RJSSR) a organisé vendredi à Kinshasa, une Journée dénommée « Choix en Cool’heure », une rencontre d’échanges et de sensibilisation dédiée aux jeunes en milieu universitaire.
L’objectif de cette activité était de renforcer l’accès des jeunes à une information fiable sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) afin de leur permettre de faire des choix éclairés pour leur santé et leur avenir.
Initiée avec l’appui de MSI RDC et de Hesperian, l’activité a réuni des étudiants, jeunes filles et garçons autour des enjeux liés aux droits sexuels, à la prévention des violences basées sur le genre et à l’usage responsable du numérique. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences basées sur le genre, avec un focus particulier sur les jeunes vivant en milieu universitaire, confrontés à de nombreux cas de harcèlement, de violences sexuelles et de VBG numériques.
Intervenant lors de cette journée, le Dr Delphin Katchelewa, expert en engagement des jeunes, a souligné la pertinence de ce cadre d’échanges.
« Il y a beaucoup de viols et de cas de violences sexuelles et basées sur le genre dans les milieux universitaires. Il fallait créer un espace propice d’écoute et de partage avec les jeunes. C’est pourquoi le RJSSR et ses partenaires ont organisé cette rencontre pour discuter ouvertement de ces questions », a-t-il expliqué.
S’appuyant sur la thématique nationale de lutte contre les violences numériques, l’expert a sensibilisé les participants aux dérives liées à l’usage des réseaux sociaux.
« Nous avons montré, sur base de la loi du numérique en RDC, comment vivre sainement son droit à la communication sans s’exposer ni commettre des VSBG numériques. Commenter, liker ou partager un contenu qui humilie ou porte atteinte à l’intimité d’autrui constitue une forme de violence », a-t-il insisté.
Du côté des étudiants, l’initiative a été largement saluée.

Étudiante en L2 à l’UPN, une participante s’est outillée.
« C’est la première fois qu’on parle ouvertement du harcèlement que nous subissons sur les réseaux sociaux. J’ai appris que nous avons des droits numériques et j’ai découvert des applications où trouver des informations sur les méthodes contraceptives et même l’avortement. Je suis sortie vraiment enrichie », a-t-elle indiquée.
Même impression pour Songo Fatuma, étudiante à l’UPN, qui a salué l’accueil et l’impact de l’activité.
« Nous, les jeunes Congolais, sommes parfois négligents et nous ne savons pas comment nous protéger. C’est ce qui explique beaucoup de situations comme les avortements non encadrés. Cette rencontre m’a beaucoup aidée », reconnaît-elle.
Patrice Lumumba, étudiant en L2 Sciences de l’information et de la communication, a quant encouragé les organisateurs à poursuivre leur engagement afin de communiquer la bonne information aux étudiants.
« J’ai appris sur les méthodes contraceptives et compris que nous sommes au centre des décisions concernant notre comportement. Nous avons le choix. Ce genre d’activité devrait être organisé régulièrement », a-t-il déclaré.
Au-delà des échanges, plusieurs méthodes de contraception ont été mises à la disposition des participants, notamment les préservatifs, implants et colliers. L’activité a également permis la dissémination de l’application Hesperian, que de nombreux étudiants se sont appropriée comme outil d’information et d’orientation en matière de SSR.
Yvette Ditshima






