Un rapport trimestriel, signé par l’administrateur du territoire, le médecin chef de zone et la société civile de Lubutu, alerte sur l’augmentation alarmante des cas de paludisme et d’insuffisance rénale aiguë dans cette zone de santé.
Selon ce document, 4 452 personnes (47,6 %) ont été diagnostiquées avec le paludisme, 2 715 (29 %) souffrent d’insuffisance rénale aiguë, tandis que la diarrhée, la fièvre typhoïde et la pneumonie touchent respectivement 1 642 (17,6 %), 298 (0,03 %) et 249 (0,03 %) patients.
Les auteurs du rapport attribuent cette crise sanitaire aux conséquences de la guerre menée par l’AFC/M23 dans l’Est du pays. Parmi les facteurs aggravants figurent le manque d’infrastructures médicales, la pénurie de personnel qualifié et de médicaments, ainsi que l’insécurité entravant l’accès aux soins. L’absence de latrines hygiéniques et le faible accès à l’eau potable – seules 12 % des sources étant aménagées – accentuent la situation.
Face au risque de saturation des structures de santé, les autorités locales réclament un renforcement des infrastructures, du personnel médical et l’envoi de cliniques mobiles pour atteindre les populations isolées et les camps de déplacés.
La crise humanitaire à Lubutu s’aggrave avec l’afflux de réfugiés en provenance de Walikale, désormais sous contrôle de l’AFC/M23. Entre janvier et mars, de nombreux habitants ont fui les combats entre les FARDC et les rebelles, mais restent sans assistance à Lubutu, aggravant la situation sanitaire.
Giscard Havril Mane