Lors de l’ouverture, mardi à Kinshasa, des assises nationales consacrées à la santé reproductive, des experts et autorités sanitaires ont appelé au renforcement de la prise en charge du couple mère-enfant, dans un contexte marqué par les défis persistants de la couverture santé universelle en République démocratique du Congo.
La cérémonie s’est tenue à l’hôtel Pullman, en présence du ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba, de responsables des institutions sanitaires, de partenaires techniques et financiers ainsi que de professionnels de santé venus de plusieurs provinces du pays.
Placées sous le thème : « Rôle du gynécologue-obstétricien face aux défis sanitaires du couple mère-enfant à l’ère de la couverture santé universelle », ces assises organisées par la Société congolaise de gynécologie et d’obstétrique (SCOGO), visent à formuler des réponses concrètes aux persistantes mortalités maternelle et néonatale en République démocratique du Congo.
Dans son allocution, le ministre de la Santé a insisté sur la place stratégique de la prise en charge de la mère et de l’enfant dans la construction de l’avenir du pays.
« Protéger une maman qui accouche, protéger un bébé, soigner une femme avant même qu’elle ne devienne mère, c’est être au début de la vie. Et lorsque le début de la vie est compromis, c’est toute la société qui est mise en danger », a déclaré Samuel Roger Kamba.
Il a rappelé que cette prise en charge constitue la première étape de la Couverture santé universelle voulue par le Président de la République, avant de dénoncer la persistance des décès maternels.
« Il est inacceptable que, dans une société moderne, des femmes continuent de mourir en couches alors que d’autres pays ont ramené cette mortalité à zéro », a-t-il souligné.
De son côté, le Dr Victor Muela Difunda, président du Comité exécutif national de la SCOGO, a expliqué que ces travaux s’inscrivent dans une démarche de renforcement des compétences et de réflexion stratégique.
« Ce congrès s’inscrit dans la tradition de former ses membres, réfléchir sur les priorités de l’heure et préparer l’avenir de la profession », a-t-il indiqué.

Selon lui, la première journée a été consacrée à la couverture santé universelle, en lien avec la gratuité de la maternité et la formation des spécialistes.
« Le pays a besoin de plus de gynécologues-obstétriciens, mieux formés, mieux répartis et capables de répondre aux urgences obstétricales », a-t-il ajouté.
Les travaux scientifiques ont été marqués par la présentation de plusieurs études menées en RDC, notamment à Butembo et à Kisangani, portant sur la fertilité féminine, le syndrome des ovaires micropolykystiques (SOMPK), la drépanocytose et l’évaluation de la réserve ovarienne. Ces recherches ont mis en évidence l’importance d’une prise en charge précoce et adaptée de la santé reproductive des femmes congolaises.
Les organisateurs ont également salué l’accompagnement de leurs partenaires, en particulier MSI Reproductive Choices, une organisation internationale engagée dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive. Son appui a été jugé déterminant dans le renforcement des capacités des prestataires de soins, l’amélioration de l’accès à des services de qualité et la mise en œuvre de solutions durables en faveur des femmes et des jeunes filles.
Évoquant l’absence de certains participants de l’Est du pays, empêchés de faire le déplacement en raison de l’insécurité, le président du comité exécutif a exprimé sa solidarité.
« Nous déplorons cette situation, mais nous restons confiants que la paix reviendra et que nos collègues pourront à nouveau servir pleinement leurs communautés », a-t-il déclaré.
Les travaux se poursuivront jusque jeudi 18 décembre avec des panels, conférences et ateliers pratiques, notamment sur la prise en charge des hémorragies du post-partum, l’hystéroscopie, l’échographie de dépistage et la prévention des lésions précancéreuses, dans l’objectif de renforcer la survie et le bien-être du couple mère-enfant en RDC.
Yvette Ditshima






