Stragegos Médical Solutions (SMS), un hôpital de l’homme d’affaires et ambassadeur itinérante du chef de l’État, Luc-Gérard Nyafe, a annoncé la suspension « préventive » de toutes ses activités à partir de ce lundi 9 janvier jusqu’au 31 janvier 2023.
Dans une note de service dont copie est parvenue à INFOS.CD, la direction justifie, cette décision par la « non-amélioration de la situation financière et en attendant le paiement effectif de la Banque Centrale ou l’arrivée d’un important investissement qui assurerait une meilleure relance. »
Depuis plusieurs années, SMS a essentiellement fonctionné grâce à un partenariat avec la Banque centrale du Congo (BCC) qui détient même 25% des parts. Mais depuis que l’institut monétaire a résilié le contrat avec surtout l’arrivée du comité de la gouverneure Malangu Kabedi, l’hôpital est au bord de la faillite.
Un personnel soignant contacté par INFOS.CD affirme les employés accusent treize mois d’arriérés de salaire.
« La situation est catastrophique. Je suis sûr qu’il y aura des troubles à la reprise », indique-t-il.
La direction a effectivement annoncé la reprise des activités pour le 1er février, sans aucune assurance sur l’amélioration de la situation financière à la base de ce congé technique.
C’est donc plus de 150 emplois qui sont menacés. Bien avant, certains employés ont été déjà remerciés dans une politique de degraissement des effectifs.
Ironie du sort, l’actionnaire majoritaire de cet hôpital, Luc-Gérard Nyafe qui détient 75 % des parts est celui qui, en février 2019, avait promis au chef de l’État de créer plus de 5 millions d’emplois pour les jeunes en 5 ans en République démocratique du Congo.
5.000.000 d’emplois! Le chiffre magique pour la RDC sur 5 ans. 3.300 emplois nouveaux par jour ouvrables
— Luc Gerard Nyafe (@Luc_Gerard) February 17, 2019
Par ailleurs, dans le communiqué adressé à ses clients, l’hôpital avance plutôt comme raison de la suspension de ses activités la « perte et la détérioration » de ses matériels et produits suite aux dernières inondations dans la ville. « Ce qui est totalement faux », nous fait savoir l’un de ses employés qui indique que seulement quelques ordinateurs et onduleurs ont connu de panne suite à cette inondation. Pas de matériels médicaux essentiels qui pourraient justifier l’arrêt des activités. Il en va pour preuve, la suspension également des activités de l’administration de l’hôpital.
Socrate Nsimba
