Réunis durant trois jours à Kinshasa, les gynécologues-obstétriciens de la République démocratique du Congo ont clôturé, jeudi dernier, le 10ᵉ Congrès national la société congolaise de la gynécologie-obstétrique a couplé avec la célébration de ses 40 ans d’existence. Ces assises, organisées autour du thème « Rôle du gynécologue-obstétricien face aux défis sanitaires du couple mère-enfant à l’ère de la Couverture santé universelle », ont permis d’examiner les principaux défis liés à la santé maternelle et néonatale, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU).
Au terme des travaux, les participants ont formulé plusieurs recommandations majeures à l’endroit des autorités politiques, du ministère de la Santé publique, des partenaires techniques et financiers ainsi que des prestataires de soins, appelant à des actions urgentes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale en République démocratique du Congo.
Les congressistes ont notamment recommandé l’élaboration d’un projet national de renforcement des capacités des prestataires des structures sanitaires, l’accessibilité et la disponibilité en temps voulu des médicaments essentiels, en particulier ceux liés aux soins d’urgence obstétricaux et néonataux, ainsi que l’élaboration d’une feuille de route pour la réforme de la formation des gynécologues-obstétriciens en RDC.
Ils ont également plaidé pour l’harmonisation des curricula de formation en gynécologie et obstétrique, la mutualisation des ressources humaines et matérielles dédiées à la formation, l’institutionnalisation d’un système de formation continue, la promotion de la recherche opérationnelle et le renforcement des partenariats publics-privés.
Les organisateurs ont insisté sur la nécessité de traduire ces résolutions en actes concrets, rappelant que chaque décès maternel constitue un échec collectif et une interpellation de la conscience nationale.
Clôturant les assises, le Secrétaire général à la Santé publique a salué la pertinence des recommandations formulées et a rassuré de la disponibilité du ministère à accompagner leur mise en œuvre. Il a invité les gynécologues-obstétriciens à soutenir la Couverture santé universelle, notamment en veillant au respect des normes, directives et stratégies d’intervention en matière de santé maternelle et reproductive.
Ces assises ont également été marquées par l’élection du Dr Arthur Munkana Ndundula comme nouveau président de la société savante, en remplacement du Dr Victor Muela Difunda.
« Je reçois ce mandat avec humilité et détermination, celle de servir notre société savante, notre profession et surtout la santé et la dignité des femmes, des mères et des nouveau-nés », a-t-il déclaré.
Il a promis de travailler en synergie avec les partenaires, notamment dans le cadre du programme de maternité gratuite initié par le Chef de l’État, et a annoncé la tenue du prochain congrès en 2027 dans la région sud du pays, probablement à Kolwezi. S’adressant aux membres, il a rappelé qu’« être membre n’est pas un titre mais un engagement scientifique, éthique et associatif ».
Parmi les intervenants, Emmanuel Nzau a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des praticiens dans des domaines clés tels que l’endoscopie, l’hystérectomie et la prise en charge des hémorragies du post-partum. Il a rappelé qu’une enquête menée par son groupe avait mis en évidence des lacunes importantes chez de nombreux praticiens, justifiant l’urgence d’investir dans la formation continue.
Ce 10ᵉ Congrès a bénéficié de l’accompagnement de plusieurs partenaires, dont MSI Reproductive Choices, organisation internationale active dans 37 pays, engagée notamment dans la planification familiale, la santé sexuelle et reproductive, les services de contraception ainsi que l’avortement sécurisé dans les pays où il est légal.
Yvette Ditshima






