Depuis la reprise des conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Sud-Kivu fait face à une flambée de rougeole qui touche particulièrement les populations déplacées. 224 cas et 7 décès ont été recensés, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
La zone de santé de Kalole est la plus affectée, avec 101 cas et 4 décès en une seule semaine (du 2 au 8 février 2025). Cette hausse est inquiétante, surtout en comparaison avec la semaine précédente (du 26 janvier au 1er février), où 123 cas et 3 décès avaient été enregistrés.
Pour endiguer cette flambée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a renforcé ses mesures, notamment l’isolement et le traitement des malades, ainsi que la distribution de kits d’eau, d’hygiène et d’assainissement afin de limiter la propagation dans les camps de déplacés.
En parallèle, le Mpox (variole du singe) progresse dangereusement dans la province. Entre le 2 et le 8 février, 590 cas suspects et un décès ont été signalés. À l’échelle nationale, la RDC a déjà enregistré 79 579 cas, dont 15 105 confirmés et 1 549 décès depuis le début de l’épidémie.
La situation sanitaire s’est aggravée avec la destruction de trois centres de traitement du Mpox à Kalehe, Minova et Miti Murhesa, lors des affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23.
L’association des violences armées et des épidémies plonge le Sud-Kivu dans une crise humanitaire désastreuse. La destruction des infrastructures sanitaires limite les capacités de réponse des autorités et des organisations humanitaires, exposant encore plus les populations déplacées à des risques de maladies et de décès évitables.
Giscard Havril Mane