Le 05 novembre 2013, le Mouvement du 23 mars (M23), qui avait réussi à prendre le contrôle de la ville de Goma fin 2012, fut littéralement vaincu par les Forces armées de la RDC qui avait bénéficié de l’appui de la Brigade dintervention de la Force de la MONUSCO.
Créée exceptionnellement fin mars par le Conseil de sécurité des Nations Unies, cette brigade était composée des contingents venus de l’Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie. Ces troupes furent déployées dès août de la même année dans le Nord-Kivu où était actif le M23.
Dans un communiqué signé le même 5 novembre 2013 par Bertrand Bisimwa, la direction du M23 avait annoncé avoir « décidé à dater de ce jour de mettre un terme à sa rébellion (…) ».
Les Nations unies et les autorités de Kinshasa avaient exigé, peu avant, que le M23 fasse cette annonce publique. Kinshasa avait surtout fait de cette annonce publique une condition sine qua non pour un arrangement politique susceptible de mettre un terme au conflit. Ceci fut fait le 12 décembre 2013 au travers des Déclarations de Nairobi signées séparément par le gouvernement et le M23.
En une dizaine de jours, au terme d’une offensive sur deux axes et soutenue par les casques bleus de la Monusco, l’armée loyaliste avait réussi à reprendre l’intégralité des territoires qu’occupait le M23 depuis dix-huit mois.
De l’avis de certains experts, ce fut une « victoire historique ».
Huit ans après, soit depuis novembre 2021, le M23 est militairement réapparu, occupant notamment les territoires de Bunagana depuis juin et récemment les territoires de Kiwandja et Rutshuru-Centre.
Dans un message à la nation le jeudi dernier, le Président Félix Tshisekedi a, entre autres, rappelé le fait que cette rébellion est soutenue par l’armée rwandaise alors qu’elle avait été défaite en 2013.
« Face à cette situation, deux options soffraient à nous : la diplomatie ou la guerre. Jai résolu de privilégier la première option quitte à en venir à la seconde faute de résultats », a indiqué le chef de l’État congolais, non sans regretter l’absence de résultat sur le terrain contrairement aux principes de retrait du M23 arrêtés avec son homologue rwandais Paul Kagame. D’abord en juillet à Luanda sous la médiation de João Lourenço. Ensuite en septembre à New-York sous les bons offices d’Emmanuel Macron.
La Rédaction